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Tsunami de dividendes suite à l’abandon de restrictions

Par Olivier Gélinas, B.A.A., M.Sc., Analyste Financier, Contributeur pour DayTrader Canada

 

La décision du BSIF (ou Bureau du Surintendant des Institutions Financières) de lever les restrictions imposées aux institutions financières est tombée cette semaine. Banques et assureurs pourront donc augmenter la rémunération de leurs dirigeants ainsi que le paiement de dividendes à leurs actionnaires. Cet abandon de mesures restrictives pave la voie pour des retours sur investissements fructueux, paramètre surveillé de près par bon nombre d’individus.

 

La pandémie du Coronavirus aura amené son lot de problèmes et de défis pour virtuellement tous les acteurs de l’économie moderne. Ces maux de tête n’ont pas épargné les banques et assureurs en mars 2020, alors que le BSIF imposa des restrictions sur l’utilisation des liquidités. Ces mesures ont été instaurées d’abord et avant tout afin de protéger l’économie, incluant ses compagnies, investisseurs, employés et autres. Les surplus de liquidités devant désormais servir à protéger les intérêts des compagnies et employés avant d’accroître les dividendes ou rachats d’actions. Il va de soi que les régulateurs avaient pour objectif de rendre tous les moyens disponibles à ces entités afin de répondre à leurs obligations financières en temps d’incertitude et de volatilité.

 

Ces restrictions ont cependant été mises de côté le 4 novembre dernier, alors que M. Routledge annonce que la situation, du moins financière, semble être davantage sous contrôle. Certains items cités pointent vers la libération des réserves prises par les banques lorsqu’elles croient faire face à de possibles cas de prêts en défaut venant de ses clients. L’aide gouvernementale a cependant amené un certain tampon à l’incertitude des grandes banques, procurant liquidités sans tracas aux Canadiens afin de payer hypothèque et épicerie. La vague de prêts en défaut qui était tant redoutée par les institutions financières ne s’est donc jamais matérialisée. Le BSIF demeure toutefois sur ses gardes en suivant de près le marché immobilier qui a connu une effervescence jamais vue. La hausse potentielle des taux d’intérêts, quoique nécessaire pour refroidir le marché, devra être instaurée prudemment afin de ne pas accélérer les risques d’insolvabilité.

 

La nouvelle n’est pas tombée dans l’oreille de sourds. À croire que plusieurs entités attendaient cette annonce depuis longtemps. Plusieurs assureurs ont déjà annoncé des augmentations de dividendes, chose qui plaît également aux investisseurs inquiets depuis quelque temps.

 

Manulife Financial (TSE : MFC) a annoncé la journée suivant l’abandon des restrictions, une augmentation de dividendes de 18%. L’assureur versera donc à ses investisseurs un dividende de 33 cents trimestriellement, un bond de 5 cents par rapport au dividende de 28 cents qui avait été bloqué ainsi en mars 2020. L’entité a d’ailleurs cité son intérêt d’effectuer un rachat d’actions jusqu’à une hauteur de 39 millions, un programme qui nécessitera l’approbation du BSIF.

 

Sun Life Financial (TSE : SLF) s’est ensuite prononcée quelques jours après l’annonce sur leur augmentation de 20% du dividende. Un montant de 11 cents additionnel par actions sur le dividende bloqué de 55 cents sera versé à la fin novembre. Ce nouveau dividende ramène l’assureur dans sa fourchette cible de distribution de ses bénéfices de 40% à 50%. M. Strain, président et PDG de Sun Life se dit heureux de pouvoir augmenter les dividendes aussi rapidement, et ce, même après avoir déboursé $700M en réclamations supplémentaires reliées à la COVID.

iA Société Financière (TSE : IAG) a également pris avantage de l’assouplissement afin d’augmenter leur dividende de 29%, amenant le paiement à 62.5 cents par action. Ce faisant, l’entité se replace au milieu de sa fourchette de distribution cible, soit 30%. Encore une fois, le PDG, M. Ricard, se dit satisfait de la performance financière des derniers trimestres et est heureux de pouvoir finalement partager ce succès avec les actionnaires de la compagnie.

 

Le message était clair du côté de nos assureurs canadiens; un excès de liquidités était clairement présent dans leurs coffres et ils étaient prêts à appuyer sur la détente afin de faire plaisir aux actionnaires. Qu’en est-il de nos banques cependant? Au moment de la rédaction de ce billet, aucune banque ne s’est prononcée sur une augmentation possible des dividendes. Les analystes sont toutefois d’avis que les annoncent suivront sous peu pour les six grandes banques canadiennes.

 

John Aiken, analyste pour Barclays Capital, voit un excès de capital non négligent pour ces institutions, mais note toutefois que ces augmentations ne feront pas baisser cet excès drastiquement. Alors que le consensus pointe vers une augmentation de 17% ou 18%, M. Aiken croit toutefois que les banques demeureront avec un excès de près de 48 milliards de dollars après ces augmentations et que les stratégies de croissances dites non organiques pourraient voir le jour. Rachats d’actions, fusions et acquisitions, développement de nouveaux segments, tout pourrait être sur la table.

 

Parmi les six grandes banques canadiennes, la Banque Nationale du Canada (TSE : NBC) semble être la mieux placée pour en donner davantage à ses investisseurs selon Mike Rizvanovic, analyste chez Credit Suisse. La capacité de la BNC pourrait aller jusqu’à un ratio de distribution de 45%, pour chiffrer un potentiel ajustement de 40% à la hausse sur leur dividende bloqué à 71 cents jusqu’ici.

 

La Banque de la Nouvelle-Écosse (TSE : BNS) ainsi que la Canadian Imperial Bank of Commerce (TSE : CM) sont quant à elles en meilleures positions pour lancer les plus gros programmes de rachats d’actions parmi les banques canadiennes.

 

Quoi qu’il en soit, l’une des composantes d’importance de l’économie canadienne demeure les banques et assureurs. Si certains n’ont pas encore annoncé leurs intentions vis-à-vis leur capital excédentaire, peut-être est-il encore temps d’effectuer certains changements à vos portefeuilles afin d’en tirer avantage. Il demeure important d’effectuer ses recherches et de vérifier si la valeur du dividende ne serait pas déjà prise en considération dans les niveaux de prix actuels de ces entités.

 

Sources : 

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2021-11-04/le-bsif-leve-la-restriction-sur-les-dividendes.php#:~:text=(Toronto)%20L’organisme%20de,la%20pand%C3%A9mie%20de%20COVID%2D19

https://financialpost.com/fp-finance/banking/banks-cleared-to-raise-dividends-hike-executive-pay-after-osfi-lifts-restrictions

https://www.bnnbloomberg.ca/release-the-capital-osfi-ends-ban-on-bank-dividend-hikes-buybacks-1.1677118

https://www.bnnbloomberg.ca/sun-life-raising-dividend-20-after-osfi-eases-capital-rules-1.1678614

https://www.newswire.ca/news-releases/ia-financial-corporation-inc-announces-an-increase-of-29-in-the-quarterly-dividend-on-its-common-shares-payable-in-december-2021-857420341.html

https://www.advisor.ca/investments/market-insights/manulife-financial-raises-quarterly-dividend-by-18-after-ban-on-increases-lifted/

https://financialpost.com/fp-finance/banking/canadian-banks-could-raise-payouts-18-while-buying-back-stock

 

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