Shutterstock 2541724761

L’impact des tarifs de Trump : quels secteurs du marché financier sont les plus touchés ?

L’annonce récente de Donald Trump d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les importations provenant du Canada et du Mexique a de nouveau mis en lumière l’impact significatif des politiques présidentielles sur les marchés financiers. Alors que Trump s’apprête à reprendre ses fonctions en janvier 2025, investisseurs et experts analysent avec prudence les répercussions potentielles de cette décision sur différents secteurs.

Avec une majorité républicaine au Congrès, le président désigné dispose d’une latitude considérable pour mettre en œuvre ses promesses électorales. Toutefois, comme l’histoire l’a montré, les impacts réels sur les marchés peuvent souvent défier les attentes. Cet article propose une analyse des secteurs clés du marché américain susceptibles d’être affectés par les tarifs de Trump et les politiques de l’administration Trump.


Tarifs de Trump : Une incertitude omniprésente et des leçons tirées du passé

Les précédents mandats de Trump illustrent bien la difficulté d’anticiper l’évolution des secteurs financiers sous une présidence donnée. En 2016, les marchés avaient rapidement réagi à son élection : les secteurs financiers, industriels et énergétiques avaient surperformé le S&P 500 dans la semaine suivant le scrutin. Cependant, sur la durée de son mandat, ces mêmes secteurs avaient sous-performé par rapport aux attentes initiales.

Selon Larry Adam, responsable des investissements chez Raymond James, les réactions initiales des marchés, souvent instinctives, peuvent être de courte durée. Il souligne également que les politiques présidentielles ne sont qu’un facteur parmi d’autres influençant les marchés, les fondamentaux économiques, la politique monétaire et l’inflation jouant un rôle souvent plus déterminant.


Automobiles : des vents contraires pour les véhicules électriques

Le secteur automobile illustre bien cette incertitude. L’antipathie de Trump envers les véhicules électriques (VE) pourrait créer des obstacles pour les fabricants. L’administration Trump envisage de réduire ou de supprimer les crédits d’impôt fédéraux pour les VE, ce qui rendrait ces derniers plus coûteux pour les consommateurs. Par ailleurs, des tarifs élevés sur les importations de pièces automobiles pourraient augmenter les coûts de production pour l’ensemble de l’industrie.

Toutefois, certains acteurs traditionnels, comme Ford, bien positionnés avec des gammes hybrides et thermiques, pourraient tirer parti de cette dynamique. Paradoxalement, un retour à une production pétrolière accrue sous Trump pourrait également soutenir la demande pour des véhicules à essence, bien que l’impact global reste incertain face à des facteurs géopolitiques comme les sanctions commerciales.

Performances du secteur au cours des quatre dernières administrations présidentielles

Performances du secteur au cours des quatre dernières administrations présidentielles

Source : Analyse par Raymond James des données de FactSet et de Investment Strategy


Banques : un secteur en quête de régulation allégée

Le secteur bancaire pourrait bénéficier directement des politiques de dérégulation attendues sous la nouvelle administration. En assouplissant les règles financières, Trump pourrait offrir aux banques une marge de manœuvre accrue pour augmenter leurs profits via des prêts à risque. Cette tendance, combinée à la possibilité de maintenir des taux d’intérêt élevés, serait particulièrement favorable aux grandes institutions bancaires.

Cependant, certaines incertitudes persistent, notamment en ce qui concerne l’exposition des banques régionales au marché immobilier commercial, un problème non résolu qui pourrait resurgir.


Matériaux de construction et immobilier : entre obstacles et opportunités

Les tarifs proposés pourraient poser de nouveaux défis au secteur de la construction en augmentant le coût des matériaux importés. De plus, si les politiques inflationnistes de Trump contraignent la Réserve fédérale à maintenir des taux d’intérêt élevés, cela pourrait prolonger la stagnation du marché immobilier.

Toutefois, des initiatives telles que la dérégulation ou des incitations fiscales pour les acheteurs pourraient stimuler l’activité dans le secteur. L’impact exact dépendra de la manière dont ces politiques seront détaillées et mises en œuvre.


Secteur de l’énergie : Vers un virage ou un retour en arrière?

Le secteur énergétique, souvent à l’avant-garde des politiques économiques américaines, suscite de nombreuses interrogations face à une nouvelle présidence Trump. Lors de son précédent mandat, l’administration Trump avait encouragé le développement des combustibles fossiles, tout en minimisant les efforts pour soutenir les énergies renouvelables. Une stratégie similaire pourrait se profiler, avec une politique axée sur le « drill, baby, drill », augmentant l’approvisionnement en pétrole et gaz naturel.

Cependant, cette surproduction pourrait paradoxalement nuire aux entreprises pétrolières. Une hausse de l’offre peut entraîner une baisse des prix du baril, réduisant la rentabilité du secteur. De plus, malgré les critiques récurrentes de Trump envers la loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act), une grande partie des États ayant bénéficié des subventions pour les énergies renouvelables ont voté en faveur de Trump. Cela complique la donne : la suppression de ces mesures pourrait aliéner certains alliés politiques.

À court terme, on peut s’attendre à une série d’ordres exécutifs influençant directement l’industrie. Toutefois, les experts, comme Mike Cerasoli d’Eagle Global Advisors, soulignent que ce retour à une dominance des fossiles ne signifie pas pour autant la disparition des énergies renouvelables. La transition énergétique est trop avancée pour être renversée, et les investisseurs devront surveiller de près ces interactions complexes.


Le secteur de la santé : Entre incertitudes et opportunités

L’arrivée de Robert F. Kennedy Jr. à la tête du département de la Santé et des Services sociaux soulève un débat houleux au sein du secteur de la santé. Connu pour ses positions controversées sur les vaccins, son influence pourrait ébranler des géants pharmaceutiques comme Pfizer, Moderna ou Merck. Parallèlement, des coupes potentielles dans les programmes Medicaid et l’Affordable Care Act (Obamacare) pourraient affecter les entreprises de soins de santé dépendantes de ces patients.

Cependant, le secteur pourrait aussi bénéficier d’une vague de dérégulations. Les sociétés spécialisées dans les biotechnologies et les équipements médicaux, comme Thermo Fisher Scientific, pourraient profiter d’accélérations dans les processus d’approbation des médicaments. Le futur reste incertain, mais le marché pourrait osciller entre opportunités et risques liés aux politiques divergentes de Kennedy et de l’administration Trump.


Commerce de détail : Une pression tarifaire croissante

Le secteur du commerce de détail est particulièrement vulnérable à l’instauration de nouveaux tarifs douaniers, une mesure que Trump a souvent mise en avant. Les grandes chaînes de magasins, comme Walmart ou Home Depot, risquent de devoir répercuter ces coûts supplémentaires sur les consommateurs. Cela pourrait freiner la demande, surtout dans un contexte de ralentissement économique potentiel.

D’autre part, des réductions d’impôts prévues pourraient augmenter le pouvoir d’achat des ménages et favoriser les détaillants axés sur les biens de consommation discrétionnaire, tels que TJX Companies (propriétaire de TJ Maxx). De plus, les petites entreprises pourraient tirer parti de dérégulations assouplissant les lois sur le travail et les normes environnementales, offrant un soulagement bienvenu face à des coûts croissants ailleurs.


Technologie : Une dépendance accrue aux géants

Le secteur technologique reste un pilier de l’économie américaine, avec des entreprises comme Amazon, Apple, Microsoft, et Nvidia dominantes sur le marché. Toutefois, l’influence de l’administration Trump sur ce secteur sera à surveiller de près.

Les tensions commerciales avec la Chine, récurrentes sous Trump, pourraient entraîner des défis supplémentaires, notamment pour les entreprises technologiques dépendant des chaînes d’approvisionnement internationales. En revanche, une politique fiscale favorable et des initiatives favorisant l’innovation locale pourraient bénéficier aux entreprises technologiques américaines, renforçant leur rôle de leader mondial.

En somme, chaque secteur se prépare à une ère d’incertitudes et d’adaptations stratégiques. Les investisseurs doivent faire preuve de vigilance, diversifier leurs portefeuilles et rester attentifs aux signaux économiques pour naviguer dans ce nouvel environnement économique marqué par des ruptures potentielles et des opportunités à saisir.

Source :

https://www.cnbc.com/2024/11/26/how-president-elect-trump-may-impact-investors-in-these-8-market-sectors.html

Le contenu de ce billet, les données financières et économiques incluant les cotes boursières ainsi que toutes analyses et interprétations de celles-ci sont fournies à titre d’information seulement et en aucun cas ne doivent être considérées comme étant une recommandation ou un conseil d’acheter, de vendre, de vendre à découvert ou poser tout autre acte envers toute valeur mobilière, tout instrument dérivé ou tout actif ou classe d’actif quelconque.

L’investissement autonome actif devrait être considéré comme une activité de nature spéculative qui peut comporter des risques importants pouvant entraîner des pertes significatives en capital. Un investisseur autonome actif se doit d’avoir une compréhension de sa tolérance au risque et de ses objectifs d’investissement avant de considérer l’investissement autonome actif comme activité.

DayTrader Canada et les membres de son équipe ainsi que les collaborateurs externes ne peuvent donner aucune garantie ni assurance que les transactions boursières effectuées par ses lecteurs ou clients seront profitables. De plus, les membres de l’équipe de DayTrader Canada, ses formateurs et les collaborateurs externes, ne donneront, en aucun cas durant des formations ou toutes autres activités, des recommandations d’achat ou de vente sur des instruments financiers en particulier.

DayTrader Canada, ses administrateurs, dirigeants, employés et mandataires ne seront aucunement responsables des dommages, pertes ou frais encourus à la suite de la mise en application des notions apprises dans ses formations et/ou de l’utilisation de ses services.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *