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Qu’est-ce que le bêta?

Qu’est-ce que le bêta?

Dans le dernier billet boursier portant sur l’analyse fondamentale, nous avons fait le survol d’une variable très importante lors de l’explication du calcul du coût de l’équité par le modèle d’évaluation des actifs financiers (MEDAF). En effet, un élément du calcul de risque de la formule pour servant à évaluer le fameux coût de l’équité se nomme le coefficient bêta (β).

Pour bien comprendre le coefficient bêta, il est important de savoir que dans le calcul de risque pour une entreprise, il existe principalement deux types de risques :

  • Le risque systématique ou risque de marché est le risque qui provient de la conjoncture économique et qui influe sur l’ensemble des titres.
  • Le risque non systématique ou risque spécifique est le risque qui est lié spécifiquement à un secteur ou à une entreprise en particulier.

Ces deux risques combinés ensemble sont égaux au risque total.

De ce fait, un coefficient bêta est une mesure de la volatilité, ou risque systématique, d’une action individuelle par rapport au risque non systématique de l’ensemble du marché. Ainsi, cet indicateur représente le mouvement d’un titre versus les mouvements de son marché. Le bêta d’un titre se calcule de la façon suivante :

betaformula

Où :

Ri : le retour sur un titre individuel

Rmarché : le retour sur l’ensemble du marché

Covariance : mesure la façon dont deux titres évoluent ensemble. Une covariance positive signifie que les actions ont tendance à évoluer ensemble lorsque leurs prix montent ou baissent. Une covariance négative signifie que les actions se déplacent de façon contraire l’une de l’autre.

Variance : se réfère à la distance d’un titre ou d’un marché par rapport à sa moyenne. Par exemple, la variance est utilisée pour mesurer la volatilité du prix d’une action individuelle ou d’un marché au fil du temps.

 

D’un point de vue pratique, le calcul du bêta est utilisé pour aider les investisseurs à comprendre si une action évolue dans la même direction que le reste du marché et à quel point elle est volatile ou risquée par rapport au marché. Pour que le bêta fournisse un aperçu le plus exact possible, le marché utilisé comme référence doit être lié à l’entreprise. Par exemple, le calcul du bêta d’une action canadienne en utilisant le S&P 500 comme référence n’est pas utile, car les deux n’ont pas une corrélation directe. Dans le cas d’une action canadienne, il faudrait logiquement utiliser le TSX.

Il est important de souligner certains éléments importants par rapport au bêta. Tout d’abord, la théorie du coefficient bêta suppose que les rendements boursiers sont distribués selon une loi normale d’un point de vue statistique. Or, les marchés financiers sont sujets à de nombreux évènements imprévisibles, donc en réalité, les rendements ne sont pas toujours normalement distribués. Cette incohérence rend donc l’indicateur imparfait par moment.

Par exemple, un titre avec un bêta très faible pourrait certes avoir des fluctuations de prix plus petites, ce qui signifie lorsque l’on s’appuie uniquement sur cet indicateur que le titre est peu risqué. Néanmoins, ce même titre peut être dans une tendance à la baisse sur le long terme. Dans ce cas, bien que le bêta soit faible, l’achat d’un titre à la baisse ne diminue pas le risque dans votre portefeuille puisque, bien que la volatilité soit plus basse, le risque de perte est toujours présent.

Dans le cas contraire, un titre avec un bêta élevé, mais à la hausse, augmentera le risque d’un portefeuille d’un point de vue de la volatilité, mais également la probabilité de gains. Ainsi, il est important de comprendre que le bêta présente le risque sous la forme de mouvement versus son indice de référence et non en termes de prédictibilité de hausse ou de baisse.

 

Nouveau combat pour Donald Trump

Un nouvel événement vient s’additionner aux catalyseurs de volatilités des marchés. Alors que la guerre des tarifs semble ralentir, et que le stress des annonces de taux de la Réserve fédérale commence à s’estomper, un conflit avec l’Iran se présente à l’horizon.

Pour bien comprendre l’origine de ce conflit, il est important de revenir dans le passé de quelques mois. Tout a débuté dans les premières semaines du mandat du président Trump alors qu’il a commencé à faire pression sur le régime iranien, en se retirant de l’accord qui offrait un allégement des sanctions posées envers l’Iran en échange d’un retard dans le programme d’armes nucléaires de ce dernier. Depuis, le gouvernement américain a accusé l’Iran d’avoir mené les attaques contre les pétroliers et les raffineries de pétrole saoudiennes appartenant à Saudi Aramco, ainsi que de la chute d’un drone américain. Or, rien n’avait encore mis le feu aux poudres, bien que les relations aient été tendues.

C’est alors que, le 27 décembre dernier, un barrage de roquettes a tué un contracteur et blessé quatre militaires américains sur une base dans le nord-est de l’Irak. Les États-Unis ont accusé une milice soutenue par l’Iran ayant des liens avec la force d’élite iranienne Quds, dirigée par le général Qasem Soleimani, pour cette attaque. Ils ont alors répondu le 29 décembre par des frappes sur cinq cibles en Irak et en Syrie qui a fait au moins deux douzaines de mots du côté de la milice.

Ensuite, ces frappes ont attisé des manifestants, qui, dirigés par un groupe plus large de milices chiites, ont répondu à cette attaque en prenant d’assaut l’ambassade des États-Unis à Bagdad. Ils ont pénétré de force dans l’enceinte et incendié la réception avant d’être finalement chassés par les forces de sécurité.

Du côté des États-Unis, c’était « la goutte qui a fait déborder le vase », alors qu’après que le secrétaire d’État Mike Pompeo ait qualifié l’attaque contre l’ambassade d’une « attaque terroriste soutenue par l’Iran », les Américains ont pris la décision de neutraliser le général iranien. De ce fait, tôt vendredi dernier, Soleimani a été tué lors d’une frappe de drones américains à l’aéroport de Bagdad. Les responsables de l’administration Trump ont déclaré que Soleimani complotait des attaques contre des Américains au Moyen-Orient et qu’il représentait une menace imminente.

Naturellement, ces attaques n’ont pas été accueillies de façon positive par l’Iran, alors que les États-Unis venaient d’abattre l’homme derrière le renseignement et la stratégie militaire de l’Iran. Ainsi, le premier ministre irakien, Adel Abdul Mahdi, a dénoncé la frappe américaine qui a tué Soleimani et ceux qui visaient les combattants des milices comme des attaques contre la souveraineté de l’Irak et a déclaré qu’il était « temps pour les troupes américaines de partir »,  après plus de 16 ans de présence en territoire irakien. Suite à la mort du général Soleimani, l’Iran a lancé une frappe de missile sur une base américaine, qui n’a heureusement tué aucun américain.

Finalement, mercredi le président Donald Trump a déclaré que l’Iran semblait se retirer, et qu’il n’avait aucune intention d’escalader le conflit à un niveau supérieur. Or, il a aussi confirmé que les États-Unis continuent d’étudier leurs options et « imposeront immédiatement des sanctions économiques punitives supplémentaires au régime iranien »[1].

Il a également averti Téhéran à plusieurs reprises d’abandonner ses ambitions nucléaires, jurant: « Tant que je serai président des États-Unis, l’Iran ne sera jamais autorisé à avoir une arme nucléaire »[2]. En revanche, il a laissé entendre que les États-Unis étaient ouverts aux négociations avec Téhéran. Il a d’ailleurs affirmé que « Nous devons tous travailler ensemble pour conclure un accord avec l’Iran qui rend le monde plus sûr et plus pacifique ».  Il en a d’ailleurs profité pour demander aux autres puissances mondiales de rompre avec l’accord nucléaire de l’ère Obama avec l’Iran et à conclure un nouvel accord.

Du point de vue du négociant actif, ces évènements ont chamboulé les marchés. En effet, le S&P500 a ouvert en baisse lundi, pour ensuite finir la journée en hausse de 0.35%. Or, ce n’est pas le S&P500 qui a vécu le plus de mouvement, mais bien l’or, qui a fermé en hausse de plus de 1.05% lundi, amenant sa hausse totale à plus de 3.15% depuis le 26 décembre dernier. De plus, le prix pétrole a aussi été fortement touché alors que le brut Brent, la référence internationale, a chuté de 4% à 65,54 $ le baril, suite au discours de M.Trump. Tel que démontré dans le graphique ci-dessous présentant le prix du Brent en jour, il s’agit d’un renversement marqué après avoir d’abord grimpé de plus de 4% immédiatement après l’annonce de l’attaque. La poussée initiale en réponse à la nouvelle de l’attaque a fait grimper le Brent à 71,28 $ le baril, son plus haut niveau depuis septembre.

[3]

trumpirangraph

[1] Traduction libre

[2] Traduction libre

[3] Image provenant de TradingView

 

Retour sur FDX

Il y a quelques semaines, soit le 29 novembre, je publiais mon analyse sur Fedex (NYSE : FDX), à ce moment-là, le titre était à 161.51 $. Depuis, le titre a chuté jusqu’à 146.29$, pour remonter en date de mercredi à 156.64, tel que présenté dans le graphique ci-dessous :

D’un point de vue graphique, le titre est de retour en zone de surachat, combiné à l’atteinte de sa moyenne mobile 100 jours et de son momentum toujours baissier, l’objectif de prix est conservé entre 125$ et 135$ l’action.

Du point de vue financier, tel que l’on peut voir sur le graphique par les « E » rouge, depuis l’analyse précédente, des résultats financiers ont été divulgués. Sans surprise, ils furent décevants, avec un revenu par action présenté de 2.51$, 0.27$ en deçà de ce qui était prédit par les analystes, et un revenu total de 17.3 milliards de dollars US, 390 millions sous les prévisions de l’industrie.

Finalement, d’un point de vue événementiel, les nouvelles ne sont pas meilleures pour Fedex, qui est officiellement mis de côté par Amazon, celle-ci désirant intégrer la livraison de ses produits à l’entreprise. De plus, annoncé en fin d’année, les transporteurs UPS (NYSE : UPS) et Fedex (NYSE : FDX), ont pris la décision d’appliquer des frais de 24 $ sur les colis pesant plus de 50 livres, abaissant le seuil antérieur qui était de 70 livres. Cette action vise principalement à essayer d’augmenter leurs revenus respectifs, ce qui, en mon humble opinion, est presque négligeable considérant que cette action a un impact uniquement que sur 38% de leurs opérations.

Par Nicolas Gauthier, B.A.A. profil Finance et contributeur chez DayTrader Canada

 

Sources :

https://daytradercanada.com/billet-boursier/linvestissement-responsable-surperforme-le-sp500/

Gestion financière (4ème édition)Auteur(s) : Ross, Stephen A, Boyer, M. Martin, Boutet, Christian,Éditeur : Chenelière/McGraw-Hill (Montréal, 2016),ISBN : 9782765107477

https://daytradercanada.com/billet-boursier/analyse-de-fedex-nyse-fdx/

https://www.commercialappeal.com/story/money/industries/logistics/2020/01/06/fedex-amazon-up-holiday-shipping-on-time-deliveries/2804247001/?utm_source=google&utm_medium=amp&utm_campaign=speakable

https://www.fool.com/investing/2020/01/03/continued-turbulence-hard-fedex-stock-deliver-2020.aspx

https://seekingalpha.com/news/3526912-fedex-eps-misses-0_27-misses-on-revenue

https://seekingalpha.com/news/3528774-fedex-ups-add-new-fees-for-bulky-items

https://www.cnbc.com/2020/01/07/oil-prices-surge-4percent-following-attack-on-iraq-airbase.html

https://www.cnbc.com/2020/01/08/trump-says-iran-appears-to-standing-down-after-attacking-iraqi-bases-housing-us-forces.html

https://www.cnbc.com/2020/01/08/us-iran-markets-are-ignoring-the-idea-of-a-bigger-conflict.html

https://www.usatoday.com/story/news/politics/2020/01/06/iran-tension-soleimani-explainer/2822590001/

 

Avis et déclaration:

L’auteur de ce billet déclare ne détenir aucune position dans les titres mentionnés et de ne pas avoir l’intention d’initier une position dans les 72 prochaines heures. Cet article est une opinion et ne doit en aucun temps être considéré comme un conseil en investissement.

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