Naviguer à travers le risque
Les marchés boursiers vivent plusieurs phases. En effet étant donné que la bourse reflète d’une certaine façon le comportement de ses acteurs (entre autres des humains), il est normal que les périodes de risque et de baisse du risque prennent forme à travers le temps. De cette façon, il est possible de séparer et d’identifier lorsque le marché est risquophile et averse au risque.
Ainsi, lors des périodes où le risque est perçu comme faible, l’absence ou le risque plus bas indique que les investisseurs ont tendance à s’engager dans des investissements à plus haut risque. Au contraire, lorsque le risque est perçu comme élevé, les investisseurs ont tendance à se tourner vers des investissements à faible risque.
Toutes les classes d’actifs ne comportent pas le même risque. Les investisseurs ont tendance à changer de classe d’actifs en fonction du risque perçu sur les marchés. Par exemple, les actions sont généralement considérées comme des actifs plus risqués que les obligations. Par conséquent, un marché où les actions surperforment les obligations est considéré comme un environnement risqué. Lorsque les actions se vendent et que les investisseurs se mettent à l’abri dans des obligations ou de l’or, on dit que l’environnement est moins risqué et tend vers le sans risque.
Par exemple, la crise financière de 2008 a été considérée comme une année où les principaux acteurs de marchés étaient averse au risque, puisque les investisseurs ont tenté de réduire le risque en vendant des positions risquées existantes (des actions par exemple) et en transférant des capitaux vers des positions de trésorerie ou des positions à faible / sans risque comme les obligations du Trésor américain.
Plusieurs manières existent pour identifier des périodes risquophiles et averses au risque. Dans un premier temps, les environnements à risque sont souvent portés par une combinaison d’expansion des bénéfices des entreprises, de perspectives économiques optimistes, de politiques accommodantes des banques centrales et de spéculation. Certains indicateurs sont également à surveiller pour établir si nous sommes dans une période risquophile comme le prix du cuivre, notamment en raison de la large application du métal dans la production industrielle et les équipements électriques.
Du côté des périodes averses au risque, elles peuvent être causés par des révisions à la baisse généralisées des bénéfices des entreprises, une contraction ou un ralentissement des données économiques, une politique incertaine de la banque centrale (entre autres une possible hausse de taux), une ruée vers des investissements sûrs et d’autres facteurs.
En somme, étant donné que les marchés boursiers montent et descendent à travers le temps, les périodes d’aversion au risque et risquophile se succèdent les unes après les autres à travers le temps.
L’économie canadienne repart en force!
L’économie canadienne a terminé l’année 2020 en lion avec une croissance dans les deux chiffres au quatrième trimestre en terminant sa pire année jamais enregistrée sur une note positive.
Ainsi, l’économie a progressé à un taux annualisé de 9,6% au cours des trois derniers mois de 2020 selon ce qui a été rapporté mardi par Statistique Canada. En ce qui concerne janvier, Statistique Canada a déclaré que ses premières estimations concernaient une croissance de l’économie de 0,5%.
D’ailleurs, selon Douglas Porter, économiste en chef de BMO : « De nombreuses petites entreprises, soit vos barbiers locaux, votre restaurant ou vos magasins locaux, ont peut-être dû fermer leurs portes en raison des restrictions, mais de nombreux autres secteurs ont réussi à continuer de se frayer un chemin ». Il a également ajouté que : « En ce qui concerne les secteurs qui ont été fermés lors de la deuxième vague, quand ils seront en mesure de s’ouvrir, nous pensons que l’économie prendra un grand pas en avant, puis nous aurons un autre, encore plus grand, quand la grande majorité de la population sera vaccinée. »
De plus, l’épargne a également explosé. Selon l’économiste principal de RBC, Nathan Janzen, les ménages auraient accumulé 212 milliards de dollars en économies l’an dernier, soit environ 184 milliards de dollars au-dessus des tendances pré pandémiques. Ceci pourrait agir comme vent dans le dos à l’économie à mesure que l’année avance.
En somme, la situation de l’économie canadienne sera intéressante à suivre dans le premier trimestre de 2021 pour constater si les effets de la pandémie seront derrière nous en 2021 ou non.
Qu’est-ce qu’un fractionnement et un regroupement d’actions?
Alors que le sujet a été abordé lors de la séance de laboratoire en direct présentée par M. Réjean Paul lundi soir dernier, il me paraissait adéquat d’aborder ce sujet dans le billet de cette semaine. Ainsi, nous répondrons à la question : qu’est-ce qu’un fractionnement et un regroupement d’actions ?
Communément appelés « split » et « reverse split », le fractionnement et le regroupement d’actions sont deux manières d’augmenter ou de diminuer le nombre d’actions en circulation sur un titre ou un fonds négocié en bourse (FNB).
En premier lieu, le fractionnement d’action ou « split » constitue en une opération sur titres dans laquelle une entreprise divise ses actions existantes en actions multiples pour augmenter la liquidité et le nombre de parts en circulation. Bien que le nombre d’actions en circulation augmente d’un multiple spécifique (par exemple 2 pour 1), la valeur totale en dollars des actions reste la même par rapport aux montants antérieurs à la scission, car cette dernière n’ajoute aucune valeur réelle. Les ratios de fractionnement les plus courants sont 2 pour 1 ou 3 pour 1, ce qui signifie que l’actionnaire aura respectivement deux ou trois actions pour chaque action détenue précédemment. Le nombre d’actions en circulation augmente, mais la valeur de l’équité de la firme demeure la même. De ce fait, si vous avez par exemple, 10 actions de XYZ à 10$, après un fractionnement, vous en auriez 20 à 5$.
Les raisons pour faire un fractionnement d’actions sont multiples. Tout d’abord, une scission est généralement effectuée lorsque le cours d’un titre est assez élevé, ce qui rend coûteux pour les investisseurs d’acquérir plusieurs actions d’un titre. Ensuite, un nombre plus élevé d’actions en circulation peut entraîner une plus grande liquidité pour l’action, ce qui facilite la négociation et peut réduire l’écart entre l’offre et la demande. Finalement, bien qu’en théorie cela ne devrait pas avoir d’effet sur le cours d’une action, il se traduit souvent par un regain d’intérêt des investisseurs, ce qui peut avoir un impact positif sur le cours de l’action. Bien que cet effet puisse être temporaire, le fait demeure que le fractionnement des actions par les entreprises de qualité est un excellent moyen pour l’investisseur moyen d’accumuler un nombre croissant d’actions dans ces compagnies.
En second lieu, un regroupement d’actions, ou « reverse split », implique qu’une entreprise ou un fonds réduise le nombre total de ses actions en circulation sur le marché libre. Dans ce cas, un regroupement est l’activité totalement opposée à un fractionnement. Encore une fois, les regroupements n’ont pas d’incidence sur la valeur totale des actions en circulation, mais ils résultent généralement de la perte de valeur substantielle des actions de l’entreprise. Par exemple, lorsqu’une entreprise fait un regroupement de 1 pour 10 par exemple, si vous avez 10 actions de XYZ à 1$, après l’exécution du regroupement, vous en auriez 1 à 10$.
Les raisons de faire un regroupement d’actions sont nombreuses. Le cours de l’action peut avoir chuté à des niveaux record le rendant vulnérable à une pression accrue du marché à la baisse. Ensuite, un regroupement d’actions peut avoir lieu pour respecter les normes en matière de prix pour rester « listé » sur un échange spécifique. Par exemple, le NASDAQ peut radier une action qui se négocie constamment en dessous du prix de 1 $ par action. Une telle radiation d’un échange au niveau national relègue les actions de la société au statut de penny stock et ils sont obligés de figurer sur le tableau d’affichage OTCBB, ou les « pink sheet », qui sont des marchés alternatifs pour les actions de faible valeur. Une fois que cela se produit, les actions sont plus difficiles à acheter et à vendre. Par conséquent, les entreprises optent pour le fractionnement inverse des actions afin de maintenir un prix par action au-dessus de la zone à risque de radiation.
Finalement, une autre raison possible pour laquelle une entreprise voudrait garder le prix de son titre plus haut peut être, car de nombreux investisseurs institutionnels et des fonds communs de placement ont des politiques contre la prise de position dans une action dont le prix est inférieur à une valeur minimale.
En somme, ce genre de mouvement est à surveiller pour l’investisseur actif, car bien que certains titres semblent diminuer ou augmenter rapidement, cela ne signifie pas que ces mouvements proviennent de bonnes ou mauvaises nouvelles. En effet, il peut simplement s’agir tout simplement de « split » ou de « reverse split ».
Par Nicolas Gauthier, B.A.A. profil Finance, Analyste et contributeur chez DayTrader Canada
Sources :
https://www.investopedia.com/terms/s/stocksplit.asp
https://www.investopedia.com/terms/r/reversesplit.asp
https://www.investopedia.com/terms/d/doctor-copper.asp
https://www.investopedia.com/terms/r/risk-on-risk-off.asp
https://www.bnnbloomberg.ca/frankly-stunning-gdp-growth-puts-bank-of-canada-in-the-hot-seat-1.1570915
https://www.ctvnews.ca/business/after-worst-year-on-record-canadian-economy-enters-2021-with-double-digit-growth-1.5329769
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