Shutterstock 2008155242 1

L’énergie, roi des marchés

Par Olivier Gélinas, Analyste Financier, Contributeur pour DayTrader Canada

Puisque la fin de l’année arrive à grands pas, certains en sont donc à évaluer leur portefeuille. La composition, les pondérations, les secteurs ou encore le style du portefeuille sont tous remis en question. D’autant plus que le statut économique a connu un changement de cap majeur dans la dernière année, il est bien de revoir les stratégies. L’inflation qui, malgré une stagnation, demeure élevée, bon nombre d’investisseurs cherchent tant bien que mal le rendement passif que peut leur offrir les divers véhicules d’investissement. Le secret ici, est la consistance, jumelé d’un modèle d’affaires ayant fait ses preuves au fil des décennies. La bonne nouvelle est que nous en détenons plusieurs ici même au Canada.

Il y a plusieurs semaines de cela, un article avait été écrit sur les REITs (Real Estate Investment Trusts) et leurs bienfaits face à l’inflation grâce à des distributions aux investisseurs de manière récurrente. Ces distributions liées aux revenus de l’organisation, qui sont eux-mêmes liés au niveau des loyers chargés dans leurs parcs immobiliers, permettaient d’obtenir une certaine couverture contre l’inflation. Les prix des loyers étant ajustés face au coût grimpant de la vie, les investisseurs peuvent en bénéficier indirectement. L’un des désavantages majeurs de ce véhicule d’investissement est que la croissance organique est souvent minime. Les distributions étant élevées, et requises par la règlementation, ne permettent pas de réinvestir massivement dans les parcs immobiliers. Il y a également l’aspect fiscal, qui peut être un tracas, surtout en considérant les taux d’imposition élevés si les distributions proviennent d’émetteurs américains. Il est à noter que les REITs versent des distributions, et non pas des dividendes.  Il s’agit en réalité de « retour de capital », ce qui complique la comptabilisation de l’outil. Il est habituellement conseillé de détenir les REITs dans un compte libre d’impôt, tel le CELI.

Quoique les REITs demeurent une excellente source de protection contre l’inflation, des alternatives dites plus « traditionnelles » sont disponibles. Entre donc en jeu les dividends aristocrats et dividends kings. L’attrait de ces titres boursiers n’a rien à voir avec une croissance agressive et un potentiel de gain en capital faramineux (quoique ce ne soit pas impossible, il est moins probable). Leur attrait vient d’abord de leur consistance à verser des dividendes (des vrais, cette fois-ci).

Un aristocrate, au Canada, est défini comme étant une compagnie ayant versé et augmenté son dividende annuel pendant 5 années consécutives. Une capitalisation boursière de 300M de dollars canadiens sur le TSX est également requise, en plus de faire partie du S&P 500. Déjà avec ces critères, une vaste majorité de compagnies canadiennes sont éliminées sur-le-champ. La liste d’élite est réduite à 88 titres boursiers. Pour ceux et celles n’ayant pas le temps d’éplucher les états financiers de chacune de celles-ci, des FNB sont disponibles afin de répliquer la performance de ces champions du dividende. Par exemple, le FNB de BlackRock, ticker CDZ, regroupe les Aristocrates Canadiens sous un même titre. De par la composition de l’outil, l’investisseur serait majoritairement exposé aux banques, à l’énergie et à l’immobilier, une représentation plutôt fiable de notre économie domestique.

La composition, et pondération par secteur peut ne pas convenir à tout type d’investisseur. Il faudrait sans doute analyser l’intégration d’un tel investissement dans un portefeuille déjà établi, ou encore, prendre certains des titres seulement afin de le complémenter.

cdz blackrock etf

Source : Factsheet – BlackRock ETF (TSX:CDZ), répartition au 16 décembre 2022

Il ne faut pas non plus confondre les artistocrates canadiens aux aristocrates américains. Les titres de prestige américains doivent avoir augmenté leur dividende annuel pendant 25 années consécutives, une capitalisation de 300 milliards et un volume quotidien moyen de 5M de dollars. Comme quoi l’adage 2 poids, 2 mesures, prend tout son sens ici.

L’étape suivante est celle de dividend king. La définition est similaire à celle de l’aristocrate américain, à l’exception d’un item d’envergure. Une augmentation du dividende annuel pendant 50 années consécutives. Nos voisins du sud affichent 46 compagnies à ce jour dans cette liste honorable. Quoique certains FNB existent afin de cibler les compagnies à haut taux de rendement de dividendes, aucun ne suit spécifiquement ces dernières. Du côté canadien, une seule compagnie se qualifie pour le titre de roi de dividendes pour le moment et cet exploit a récemment été réalisé.  Il s’agit de la première compagnie canadienne à obtenir le titre d’honneur.

CU FTS

La compagnie ? Canadian Utilities (TSX : CU). Canadian Utilities a augmenté son dividende pendant 50 ans, moyennant les ajustements requis afin de normaliser les fractionnements en 2005 et 2013. Le versement de dividendes est intimement devenu un vecteur d’intérêt pour le titre de la compagnie et celle-ci s’efforce encore aujourd’hui de répondre aux attentes. Le rendement de dividende, ou dividend yield, avec le prix de l’action à 36.75$, se situe à 4.835%. Le dividende trimestriel est présentement à 0.444$ par action, versement qui pourrait bien voir une augmentation au trimestre prochain.

Source : TMX – performance 10 ans, TSX : CU & FTS, 19 décembre 2022

La compagnie canadienne suivant le plus près les exploits de Canadien Utilities, est Fortis (TSX :FTS). Elle en est à sa 49e année d’augmentation de dividendes, affichant quant à elle, un rendement en dividende de 4.159%, et un prix de 54.34$.

Fait intéressant ici, est que les 2 seules compagnies canadiennes ayant l’historique et la solidité afin de prendre part à ce palmarès, se trouvent dans le secteur de l’énergie. Fortis s’inscrit comme un joueur majeur dans le créneau de l’électricité et le gaz naturel. Canadian Utilities œuvre également dans l’électricité et le gaz naturel, mais ajoute également l’emmagasinage d’énergie, solutions industrielles d’eaux usées et développement d’infrastructures pour la transmission et distribution de leurs divers canaux d’expertise. Canadian Utilities est également détenu dans le portefeuille global d’Atco Limited (TSX :ACO.X), qui regroupe de nombreuses entreprises œuvrant dans le milieu de l’énergie à divers niveaux. Décidément, l’énergie au Canada est réellement l’un des piliers de notre économie.

Sources:

https://www.lesaffaires.com/blogues/richard-langevin/bien-dormir-et-faire-de-largent-cest-possible/637423

https://www.blackrock.com/ca/investisseurs/fr/products/239834/ishares-sptsx-canadian-dividend-aristocrats-index-fund

L’auteur de ce billet déclare ne détenir aucune position dans les titres mentionnés, et n’a aucune intention d’initier des positions dans les 72 prochaines heures. Cet article est une opinion et ne doit en aucun temps être considéré comme un conseil en investissement.

Le contenu de ce billet, les données financières et économiques incluant les cotes boursières ainsi que toutes analyses et interprétations de celles-ci sont fournies à titre d’information seulement et en aucun cas ne doivent être considérées comme étant une recommandation ou un conseil d’acheter, de vendre, de vendre à découvert ou poser tout autre acte envers toute valeur mobilière, tout instrument dérivé ou tout actif ou classe d’actif quelconque.

L’investissement autonome actif devrait être considéré comme une activité de nature spéculative qui peut comporter des risques importants pouvant entraîner des pertes significatives en capital. Un investisseur autonome actif se doit d’avoir une compréhension de sa tolérance au risque et de ses objectifs d’investissement avant de considérer l’investissement autonome actif comme activité.

DayTrader Canada et les membres de son équipe ainsi que les collaborateurs externes ne peuvent donner aucune garantie ni assurance que les transactions boursières effectuées par ses lecteurs ou clients seront profitables. De plus, les membres de l’équipe de DayTrader Canada, ses formateurs et les collaborateurs externes, ne donneront, en aucun cas durant des formations ou toutes autres activités, des recommandations d’achat ou de vente sur des instruments financiers en particulier.

DayTrader Canada, ses administrateurs, dirigeants, employés et mandataires ne seront aucunement responsables des dommages, pertes ou frais encourus à la suite de la mise en application des notions apprises dans ses formations et/ou de l’utilisation de ses services.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *