Incendies en Californie

Incendies en Californie : Une épreuve de feu pour les assureurs

Les marchés boursiers américains étaient fermés hier, jeudi 9 janvier 2025, en hommage à l’ancien président Jimmy Carter, décédé à l’âge de 100 ans. Cette journée nationale de deuil, proclamée par le président Joe Biden, a suspendu les activités du New York Stock Exchange (NYSE) et du Nasdaq, une tradition visant à honorer les dirigeants nationaux disparus. Mais aujourd’hui, alors que les marchés reprennent leurs activités, l’attention se tourne vers un sujet brûlant—au sens propre comme au figuré : les incendies dévastateurs qui ravagent la Californie et leurs répercussions économiques, notamment sur les compagnies d’assurance.

Une catastrophe d’ampleur historique

Les incendies en Californie qui font rage dans la région de Los Angeles, notamment le Palisades Fire à l’ouest et l’Eaton Fire à l’est, ont déjà consumé plus de 34 000 acres (environ 13 750 hectares) et détruit près de 10 000 bâtiments. Ces feux comptent parmi les plus destructeurs de l’histoire de la ville. Selon AccuWeather, les dommages totaux pourraient atteindre entre 135 et 150 milliards de dollars, soit près de 4 % du PIB annuel de la Californie. Les conséquences humaines sont également tragiques, avec un bilan provisoire de 10 morts et des dizaines de milliers de résidents déplacés.

Cette catastrophe naturelle a été qualifiée d’« apocalyptique » par les autorités locales. Les scènes de destruction évoquent une explosion atomique, et la reconstruction des quartiers sinistrés s’annonce comme un défi titanesque pour les autorités locales et les acteurs économiques impliqués.

L’impact sur les compagnies d’assurance

Les compagnies d’assurance, en première ligne face à ces sinistres, sont confrontées à des pertes estimées entre 20 et 25 milliards de dollars. JP Morgan a doublé ses prévisions initiales, tandis que Raymond James anticipe des pertes potentielles allant jusqu’à 17,5 milliards de dollars. Parmi les assureurs les plus touchés, Mercury General a vu ses actions plonger de 32 %, tandis qu’Allstate (NYSE:ALL), Travelers (NYSE:TRV) et Chubb (NYSE:CB) ont enregistré des baisses de 4,5 à 6 % en préouverture de marché.

Allstate Corporation

Source TradingView : Allstate Corporation (NYSE:ALL).

La situation est également tendue pour les assureurs européens. Beazley, Lancashire et Hiscox ont connu des déclins allant jusqu’à 4 %. Les analystes prévoient une augmentation significative des primes d’assurance pour les résidents de zones à risque, notamment dans des quartiers prisés comme Pacific Palisades, qui était pourtant jusque-là une des zones les moins coûteuses en termes d’assurance habitation.

Une industrie résiliente grâce à l’augmentation des primes

Malgré les pertes énormes, l’industrie de l’assurance n’est pas sur le point de s’effondrer. Au contraire, les catastrophes liées au changement climatique pourraient élargir le marché de l’assurance. Au cours des cinq dernières années, les actions des compagnies d’assurance ont surperformé l’indice S&P 500, grâce à une augmentation des primes et à une gestion disciplinée des risques. En 2024, beaucoup d’assureurs ont enregistré des profits records.

Les leaders du marché, comme State Farm et Farmers Insurance, qui possèdent respectivement 21 % et 16 % de parts de marché en Californie, ont cessé d’émettre de nouvelles polices il y a deux ans face à la réticence des régulateurs à approuver des hausses de tarifs. Cependant, les nouvelles régulations en vigueur depuis janvier 2025 autorisent une augmentation des primes et imposent aux assureurs de couvrir un minimum de zones à risque.

L’effet du changement climatique sur l’assurance

Le changement climatique redessine les contours du secteur de l’assurance. Comme l’a déclaré Warren Buffett lors de l’assemblée annuelle de Berkshire Hathaway en 2024, « Le changement climatique augmente les risques, mais il fait croître notre activité. » Les assureurs ont la possibilité de revoir leurs contrats chaque année, adaptant ainsi leurs tarifs aux risques accrus.

Le coût élevé des catastrophes pousse les assureurs primaires à investir davantage dans la réassurance. Cela profite à des acteurs comme Berkshire Hathaway, Swiss Re et Munich Re, qui continuent à fournir des capacités pour les catastrophes naturelles, à condition d’atteindre des prix qui reflètent correctement les risques.

Conséquences pour les consommateurs et les marchés

Pour les consommateurs, l’avenir réserve une hausse inévitable des primes d’assurance, ce qui pourrait peser sur la valeur des propriétés immobilières. La hausse des coûts touche également les gouvernements, qui devront financer des ressources accrues pour la prévention et la lutte contre les incendies.

Pour les investisseurs, ces événements représentent une opportunité de tirer parti de la croissance du secteur, notamment dans les lignes excédentaires et spéciales qui couvrent les propriétés difficiles à assurer. Par exemple, Morgan Stanley recommande Ryan Specialty Holdings, un acteur de niche qui profite de la demande accrue pour ce type de couverture.

Conclusion

Les incendies en Californie illustrent à quel point les catastrophes naturelles modifient la dynamique des marchés financiers. Pour les compagnies d’assurance, ces événements représentent à la fois un défi immédiat et une opportunité à long terme. Si les pertes sont énormes, l’industrie reste résiliente, grâce à des ajustements stratégiques et à une meilleure gestion des risques. Mais pour les consommateurs et les résidents des zones à risque, l’avenir s’annonce plus coûteux et incertain.

Source :

https://www.reuters.com/markets/us/us-property-casualty-insurers-slide-los-angeles-wildfire-losses-mount-2025-01-10

https://www.barrons.com/articles/pacific-palisades-fire-insurance-stocks-california-85d897b0

https://seekingalpha.com/news/4393979-accuweather-updates-california-wildfire-damage-estimate-to-135b-150b

Le contenu de ce billet, les données financières et économiques incluant les cotes boursières ainsi que toutes analyses et interprétations de celles-ci sont fournies à titre d’information seulement et en aucun cas ne doivent être considérées comme étant une recommandation ou un conseil d’acheter, de vendre, de vendre à découvert ou poser tout autre acte envers toute valeur mobilière, tout instrument dérivé ou tout actif ou classe d’actif quelconque.

L’investissement autonome actif devrait être considéré comme une activité de nature spéculative qui peut comporter des risques importants pouvant entraîner des pertes significatives en capital. Un investisseur autonome actif se doit d’avoir une compréhension de sa tolérance au risque et de ses objectifs d’investissement avant de considérer l’investissement autonome actif comme activité.

DayTrader Canada et les membres de son équipe ainsi que les collaborateurs externes ne peuvent donner aucune garantie ni assurance que les transactions boursières effectuées par ses lecteurs ou clients seront profitables. De plus, les membres de l’équipe de DayTrader Canada, ses formateurs et les collaborateurs externes, ne donneront, en aucun cas durant des formations ou toutes autres activités, des recommandations d’achat ou de vente sur des instruments financiers en particulier.

DayTrader Canada, ses administrateurs, dirigeants, employés et mandataires ne seront aucunement responsables des dommages, pertes ou frais encourus à la suite de la mise en application des notions apprises dans ses formations et/ou de l’utilisation de ses services.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *