Avec les taux d’intérêts encore à la hausse et l’inflation qui n’est pas tout à fait sous contrôle, nombreux sont les investisseurs à se demander où investir leurs liquidités excédentaires. Quoique les options ne manquent pas, il devient difficile de choisir dans un environnement incertain qui semble ne pas avoir de direction claire. La gestion de portefeuille doit être adéquate vis-à-vis des objectifs de chacun, mais également, réajustée selon le cycle dans lequel les marchés se trouvent. Avec les taux des certificats de placement garantis (CPG) connaissant un certain attrait ces derniers temps, les stratégies commencent à être revues. Sachez qu’il existe cependant d’autres stratégies permettant de récolter certains revenus, pouvant surpasser les taux de CPG.
Une des stratégies existantes sur les marchés afin de générer du rendement, est celle de covered call (ou d’option d’achat couverte). Quoiqu’elle ne soit pas nouvelle en soi, cette stratégie performe habituellement bien dans un marché où l’investisseur n’anticipe pas de mouvement à la hausse et ne désire pas non plus se départir de ses actions. Il s’agit également d’une bonne approche momentanée dans le cas d’un marché baissier afin d’ajouter une composante de revenu sans se départir de ses actifs. Puisqu’il s’agit d’une stratégie générant du revenu, il est par ailleurs conseiller d’utiliser cette stratégie dans un compte offrant un traitement préférentiel au niveau des gains en capitaux.
La construction du covered call s’effectue en prenant une position longue dans un titre et d’une position courte dans une option d’achat. La position longue dans l’action en question permet de bénéficier de la hausse des prix, mais oblige cependant d’encaisser les reculs le cas échéant. La position courte (ou short) dans l’option d’achat (call) permet quant à elle de générer un revenu en vendant l’option à un acheteur potentiel, soit la position longue de l’option. Si celle-ci n’est pas exercée par l’acheteur, la prime de vente revient au vendeur tout simplement. À l’inverse, si l’option est exercée, l’acheteur paie au vendeur le prix d’achat dicté par l’option et le vendeur remet le titre en question.
Afin de mettre des chiffres sur le narratif, imaginons qu’un investisseur ait acheté un titre pour 50$. Ce dernier n’anticipe pas de grand mouvement puisque l’économie est plus lente ces jours-ci. Il décide de vendre une option d’achat afin de récolter la prime de 2$ qui y est rattachée. Si le cours du titre demeure à 50$, l’option demeure non exercée et il empoche la prime de 2$.
Si le cours diminue, par exemple à 47$, l’option demeure non exercée et la valeur de sa position est revue à la baisse, soit à 47$ plus la prime de 2$ pour une position finale à 49$. Elle limite donc les pertes, jusqu’à un certain point, dans le cas d’une baisse du cours du titre. Le scénario inverse, soit une augmentation à 53$, l’option est exercée. Le vendeur reçoit donc le prix d’achat de 50$ ainsi que la prime de 2$. Il s’agit d’un gain de 2$ par rapport au prix initial, mais d’un manque à gagner de 1$ par rapport au prix courant du titre. Le rendement à la hausse est ainsi limité au prix d’exercice plus la prime, 52$ dans ce cas-ci.
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Le cas de figure illustre donc les avantages et les désavantages d’une telle stratégie. Lorsqu’un investisseur prévoit une certaine stabilité dans le cours du titre, la stratégie génère un revenu et permet même une protection dans le cas d’un léger mouvement défavorable. Son plus grand désavantage est la limite forcée sur les gains, en plus de courir le risque de perdre complètement le potentiel de hausse du titre dans le cas où l’option est exercée.
Quoi qu’il en soit, certains gestionnaires de fonds en ont bâti un réel modèle d’affaires. Afin de répondre à un besoin connu dans le marché, des stratégies de covered calls à plus grande échelle ont été établies afin de générer un revenu aux investisseurs, et ce, dans un produit simple et unique de fonds négocié en bourse ou FNB. Les investisseurs n’ont donc pas à se soucier d’arrimer la date d’échéance des options avec les marchés et le roulement de celles-ci.
Parmi ceux-ci, nous retrouvons des produits tels que ZWC.TO, un FNB sur le TSX, produit de la BMO (TSX :BMO). Le titre affiche présentement un rendement de près de 7.38% sur une base annuelle et son dernier prix de 16.92$ ce lundi. Les distributions mensuelles proviennent de la stratégie discutée plus haut, soit la vente d’option d’achat, sur un portefeuille de sous-jacent regroupant majoritairement des titres financiers, mais surtout, de dividendes.
Un second exemple de FNB disponible utilisant la même stratégie est celui de Harvest ETF. Sous le ticker HBF, l’outil se concentre davantage sur les compagnies matures de grandes marques mondiales et offre un rendement de 7.45% sur son prix de clôture de lundi. Ces grandes marques regroupent les bien-aimés Alphabet, Apple, JPMorgan Chase, PepsiCo, McDonalds, Shell, Nike et bien d’autres. Ce titre est également offert avec la devise canadienne couverte, non couverte ou simplement en devise américaine.
Dans un environnement incertain, les investisseurs doivent parfois faire preuve d’imagination afin de bonifier leur stratégie de portefeuille. Cette imagination ne devrait toutefois pas se faire au profit de la gestion de risques ou du profil d’investisseur. Quoique plusieurs stratégies se commercialisent comme étant à faible risque, les titres détenus en portefeuille devraient être analysés afin que le produit contemplé ait réellement les effets escomptés sur la stratégie globale.
Par Olivier Gélinas, Analyste Financier, Contributeur pour DayTrader Canada
Sources:
https://www.fidelity.com/learning-center/investment-products/options/why-use-a-covered-call
https://www.fidelity.com/learning-center/investment-products/options/tax-implications-covered-calls
L’auteur de ce billet déclare détenir des positions dans le titre de TSX :HBF mais n’a aucune intention d’initier des positions dans les 72 prochaines heures. Cet article est une opinion et ne doit en aucun temps être considéré comme un conseil en investissement.
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Bravo pour cet excellent article.
Que pensez-vous de ZWK.TO qui a plongé de 28$ à 17$ malgré le fait que ses principaux “holdings” (97%) soient des joeurs bien établis (JPM, GS, C, WFC, MS, BAC, PNC, TFC, CFG, RF, FITB, HBAN, MTB, KEY) et qui offre un taux de rendement de dividende de plus de 10%.