Des menaces réglementaires du gouvernement américain poussent le NASDAQ en zone de correction
Depuis les nombreux scandales d’atteinte à la vie privée de Facebook (NASDAQ : FB) et les craintes de création de monopoles avec Amazon (NASDAQ : AMZN), Google (NASDAQ : GOOG) et Apple (NASDAQ : AAPL), les politiciens ainsi que les régulateurs technologiques américains ont passé plus d’un an à débattre et à réfléchir au rôle qu’ils devaient jouer dans tout cela.
Ainsi, lundi, les réfections ont cessé, et les premières mesures furent mises en place. En effet, on apprenait lundi que le comité judiciaire de la Chambre ouvrait une enquête « antitrust »[1] sur les géants de la technologie, craignant que leur immense pouvoir sur leurs marchés respectifs ne brime la concurrence.
De ce fait, le comité envisage d’évaluer l’efficacité et la pertinence des lois antitrust actuelles en matière de réglementation des entreprises de technologie. En d’autres mots, si les législateurs jugent les réglementations en vigueur inadéquates, ils pourraient les ajuster, au grand dépit des géants technologiques. Bien que rien ne soit encore décidé, les régulateurs laissent entendre que les jours de croissance sans entraves de l’industrie technologique pourraient être comptés.
Cette nouvelle a propulsé les FAANG ainsi que le NASDAQ à la baisse. En effet, Wall Street était particulièrement préoccupé par Facebook et Google lundi, puisque leurs titres ont chuté respectivement de -7.51% et -6.11%. Or, Amazon a chuté de -4.64% et Apple, de -1.01%.
Au total, cette chute a créé une perte d’environ 130 milliards de dollars en capitalisation boursière et a entraîné une chute de 1,6% du Nasdaq composite, faisant basculer l’indice en territoire de correction, soit en baisse de plus de 10% par rapport à son haut de tous les temps atteint en avril.
En somme, il est important de noter que ces mesures en sont à leurs balbutiements et qu’il ne faut pas s’attendre à voir des mesures concrètes d’ici peu, cependant, l’ouverture de cette enquête pourrait dicter la direction du gouvernement américain avec les grandes entreprises technologiques pour le futur.
[1] « Une loi anti trust est une loi visant à limiter ou réduire la concentration économique,
On peut aussi la définir comme une loi qui « s’oppose à l’entrave de la libre concurrence pratiquée par des groupements de producteurs visant à bénéficier d’un monopole » »
Jérôme Powell a sauvé les marchés mardi
Mardi, alors le que le président de la Réserve fédérale américaine était à Chicago pour discuter de la stratégie future de la Réserve fédérale américaine, il a annoncé que la banque centrale suivait l’évolution de la situation économique actuelle et fera le nécessaire pour maintenir la croissance de cette dernière. Ainsi, cela représente un changement de cap de M. Powell qui affirmait de façon ferme, pas plus tard qu’en mars dernier qu’il n’allait pas hausser ni baisser les taux cette année.
Or, mardi, le ton a beaucoup baissé. En effet, dans son discours de mardi, M. Powell a adopté une vision à plus long terme, détaillant les défis auxquels la réserve fédérale devra faire face lors de la prochaine crise. De ce fait, la situation actuelle de taux bas laisse peu de marge à la FED avant d’atteindre zéro, ce qui pourrait forcer l’institution à considérer l’option de taux négatifs.
De plus, en ce qui concerne le futur, M. Powell a soulevé que dans le cas d’une crise, sa stratégie serait très similaire ce qui a été fait dans le passé, soit des taux très près de zéro et des achats d’actifs pour ramener le bilan de la Réserve fédérale américaine à plus de 4,5 billions de dollars.
En somme, cette nouvelle a fait tourner le vent des marchés qui ont ensuite enregistré 3 journées haussières consécutives, soit mardi, mercredi et jeudi.
Bombardier envisage de se débarrasser d’une autre de ses branches en aviation : le titre bondit
Mercredi, le titre de l’avionneur québécois Bombardier (BBD.B.TO) gagnait près de 10% à la Bourse de Toronto alors que l’entreprise annonçait une possible vente de sa branche d’avion pour vols régionaux, soit la branche « CRJ » à Mitsubishi Heavy Industries Ltd. (TSE : 7011).
Ainsi, les deux parties ont confirmé être en pourparlers après que le site spécialisé « The Air Current » eut annoncé la nouvelle. En effet, Mitsubishi a déclaré « Il est vrai que nous sommes en discussions à propos d’une possible transaction impliquant le programme d’avions régionaux de Bombardier, tout en respectant de façon stricte les règles de concurrence. Toutefois, aucune décision n’a été prise et il n’y a pas de garantie quant au contenu d’une éventuelle transaction ». Du côté de Bombardier, l’entreprise a déclaré que tout accord serait soumis à une analyse plus approfondie par sa propre direction et au contrôle diligent du fabricant japonais.
Vraisemblablement, un accord compléterait la refonte stratégique de la société montréalaise Bombardier, qui souhaiterait se concentrer sur la fabrication d’avions privés et d’équipements ferroviaires, qui sont beaucoup plus rentables pour l’entreprise. Du côté de Mitsubishi, basé à Tokyo, cela lui permettrait de se lancer dans la fabrication d’avions plus petits et de compétitionner Embraer SA. De plus, du côté de Mitsubishi, cela pourrait être très avantageux, considérant qu’ils ont actuellement de la difficulté à faire approuver un nouveau prototype d’avion qu’ils ont développé.
D’un point de vue financier, le CRJ représentait autrefois le plus gros producteur de revenus pour Bombardier. Or, les trains et les avions d’affaires ont depuis dépassé le programme CRJ. En effet, à eux seuls, les branches ferroviaires et les jets privés ont généré 81% des ventes au premier trimestre. Finalement, dans le cas d’une vente, cela pourrait générer un produit brut de 680 millions de dollars, selon les estimations de la banque américaine Citigroup Inc.
En somme, cela pourrait permettre à Bombardier de se remettre sur les rails. Bien que la vente ne soit pas encore conclut, selon le site spécialisé « The Air Current », cela pourrait se confirmer dans un peu moins de deux semaines, à Paris, à l’occasion de l’important Salon aéronautique du Bourget.
Sources :
https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/bst_recenttrends.htm
https://www.cnbc.com/2019/06/03/house-judiciary-committee-investigating-tech-antitrust.html
https://www.cnbc.com/2019/06/04/stock-market-wall-street-monitors-trade-and-growth-concerns.html
Avis et déclaration:
L’auteur de ce billet déclare ne détenir aucune position dans les titres mentionnés et de ne pas avoir l’intention d’initier une position dans les 72 prochaines heures. Cet article est une opinion et ne doit en aucun temps être considéré comme un conseil en investissement.
Le contenu de ce billet, les données financières et économiques incluant les cotes boursières ainsi que toutes analyses et interprétations de celles-ci sont fournies à titre d’information seulement et en aucun cas ne doivent être considérées comme étant une recommandation ou un conseil d’acheter, de vendre, de vendre à découvert ou poser tout autre acte envers toute valeur mobilière, tout instrument dérivé ou tout actif ou classe d’actif quelconque.
L’investissement autonome actif devrait être considéré comme une activité de nature spéculative qui de par cette nature peut comporter des risques importants pouvant entraîner des pertes significatives en capital. Un investisseur autonome actif se doit d’avoir une compréhension de sa tolérance au risque et de ses objectifs d’investissement avant de considérer l’investissement autonome actif comme activité.
DayTrader Canada et les membres de son équipe ainsi que les collaborateurs externes ne peuvent donner aucune garantie ni assurance que les transactions boursières effectuées par ses lecteurs ou clients seront profitables. De plus, les membres de l’équipe de DayTrader Canada, ses formateurs et les collaborateurs externes, ne donneront, en aucun cas durant des formations ou toutes autres activités, des recommandations d’achat ou de vente sur des instruments financiers en particulier.
DayTrader Canada, ses administrateurs, dirigeants, employés et mandataires ne seront aucunement responsables des dommages, pertes ou frais encourus à la suite de la mise en application des notions apprises dans ses formations et/ou de l’utilisation de ses services.