LE RÉVEIL DU GÉANT ENDORMI PARTIE 3

Par Nicolas Gauthier, B.A.A. profil Finance et contributeur chez DayTrader Canada

Introduction

Pour cette troisième édition du billet boursier portant sur le géant Microsoft, nous allons aborder la période post 1990. En effet, lors de cette période Microsoft a renforcé son lien de proximité avec Apple, a encore sorti d’innovants produits, et a solidifié sa position sur le marché, jusqu’à être considéré comme un monopole trop important par les autorités américaines.

Première moitié des années 1990: Microsoft marche sur des œufs

Déjà au début des années 1990, le gouvernement américain commençait à surveiller l’entreprise de technologie. En effet, cela débute en 1994 lorsque Microsoft annonce un accord pour l’achat d’Intuit, le producteur du logiciel de gestion financière personnel appelé Quicken.  Pour donner suite à cet accord, le ministère de la Justice des États-Unis intente une poursuite pour empêcher la prise de contrôle en raison de préoccupations en matière antimonopoliste. Cela pousse ainsi Microsoft à retirer son offre. En ce qui a trait aux revenus, pour 1994, ils ont dépassé 4 milliards de dollars.

 

Seconde moitié des années 1990: Croissance, sauvetage et poursuite

Dans la seconde moitié des années 1990, la croissance de Microsoft est fulgurante. Dans un premier temps, que ce soit par l’avènement de Windows 1995, qui sera vendu à plus d’un million de copies dans les quatre premiers jours ou dans un second temps, par son expansion fulgurante dans d’autres domaines, ces cinq années furent très profitables pour l’entreprise. En effet, l’entreprise de technologie prit la décision de diversifier ses champs de compétences. Ainsi, Microsoft forma deux coentreprises avec la National Broadcasting Company sous le nom de MSNBC: un service de nouvelles en ligne interactif et une chaîne câblée diffusant des nouvelles et des informations 24 heures sur 24. Ensuite, elle lança ses services Web comprenant le service en ligne Microsoft Network, une agence de voyages, des listes d’événements locaux, des renseignements sur l’achat de voitures et un site de gestion financière personnelle. Puis, Microsoft établi une seconde coentreprise avec First Data permettant aux consommateurs de payer leurs factures en ligne. De plus, Microsoft a acheté 11 pour cent de la société de télévision par câble Comcast pour 1 milliard de dollars et a conclu un accord de licence avec le plus grand câblo-opérateur américain, TCI Communications, pour mettre Windows dans au moins cinq millions de décodeurs. La société a également acheté WebTV, dont la technologie de base permettait aux utilisateurs de surfer sur Internet sans PC.

Finalement, dans la même période, Microsoft a sorti une nouvelle version de Windows, soit Windows CE. En effet, cette dernière génération de Windows a été conçue pour étendre la franchise à des appareils informatiques tels que téléphones mobiles, terminaux de paiement, organisateurs de poche, téléviseurs numériques, appareils photo numériques, ordinateurs de poche, systèmes multimédias automobiles et téléavertisseurs. Ainsi, au début de 1999, l’entreprise avait conclu plus de 100 accords de licence avec des fabricants de ces « appareils intelligents». Avec de tels accords, on peut dire que Microsoft avait su s’étendre dans bien des domaines.

 

1997 : Sauvetage d’Apple

En revanche, en 1997, alors que Microsoft a le vent dans les voiles, Apple coule tranquillement. Cependant, son principal compétiteur ne laissera pas les choses ainsi. En effet, en août 1997, Apple et Microsoft ont décidé de mettre le passé derrière eux et de se concentrer sur l’avenir. Ainsi, lors de l’événement Macworld de l’année, Steve Jobs et Bill Gates ont annoncé que les deux sociétés avaient conclu un accord historique. De ce fait, en plus de promettre de soutenir Microsoft Office pour Mac pendant 5 ans, l’entreprise de Bill Gates a acheté pour une valeur de 150 millions d’actions non privilégiées d’Apple. Bien que les fidèles d’Apple se méfiaient de Microsoft, Steve Jobs à l’époque a expliqué que « nous devons abandonner cette idée que pour gagner, Microsoft doit perdre ». En outre, l’accord entre les deux sociétés était mutuellement bénéfique sous tous les angles. Apple a obtenu des liquidités dont il avait tant besoin, tandis que Microsoft était capable de maintenir à flot un concurrent affaibli, soulageant ainsi les inquiétudes concernant le pouvoir monopolistique de l’entreprise. En somme, Microsoft a vendu la totalité de ses actions dans Apple en 2003.

 

1998 : Poursuite en vertu du « Sherman Act »

Malheureusement, malgré ses efforts avec Apple, l’importante croissance de Microsoft à mener le gouvernement américain à sévir. Ainsi, après une enquête intensive sur les pratiques concurrentielles de Microsoft, le ministère de la Justice des États-Unis et un groupe de 20 procureurs généraux ont déposé en 1998 deux procès antimonopoles contre l’entreprise de technologies pour violation du « Sherman act ». En effet, le ministère de la Justice américaine a réussi à démontrer que Microsoft avait le monopole du marché des systèmes d’exploitation et qu’elle a utilisé ce même monopole pour empêcher d’autres entreprises de vendre leurs produits. Un exemple connu est notamment le navigateur Internet de Netscape. Ce stratagème était monté de façon à ce que Microsoft empêche les navigateurs de ses concurrents en permettant seulement son propre navigateur dans le système d’exploitation Windows 98. Par la suite, l’affaire a été menée sous les projecteurs des médias. Toutes les parties s’accordaient à dire que les enjeux étaient extrêmement élevés: si Microsoft gagnait, sa marque de capitalisme extrêmement agressif lui procurerait une bénédiction légale, alors qu’en cas de perte, l’entreprise pourrait être contrainte de concéder sous licence le code source de Windows à ses concurrents, détruisant ainsi son monopole.

En somme, en 1999, les revenus nets ont grimpé à 7,79 milliards de dollars, soit une augmentation spectaculaire de 73% par rapport à 1998. Il est important de noter qu’alors que le procès antimonopole contre Microsoft a montré des menaces d’éclatement forcé de Microsoft, les innovations dans la société ont continué.

 

Conclusion

Cela conclut donc la troisième édition du billet boursier “le réveil du géant endormi” où nous abordons l’histoire détaillée du géant Microsoft. Lors de la prochaine édition, qui prendra place en plein « bug de l’an 2000 », nous aborderons la suite de la péripétie judiciaire antimonopole ainsi que la finalité de cette dernière et l’arrivée de Microsoft dans le 21e siècle.

 

Sources:

Bill Gates – Before He Was Famous, Site internet de I-Programmer, [en ligne], https://www.i-programmer.info/history/people/606-bill-gates.html

Microsoft Corporation History, Site internet de Funding Universe, [en ligne],  http://www.fundinguniverse.com/company-histories/microsoft-corporation-history/

Microsoft Corporation, Site internet de Encyclopedia Britannica, [en ligne],   https://www.britannica.com/topic/Microsoft-Corporation

This Day in History, Site internet de History,[en ligne], https://www.history.com/this-day-in-history/microsoft-founded

A Short History of Microsoft, Site internet de Thoughtco, [en ligne],    https://www.thoughtco.com/microsoft-history-of-a-computing-giant-1991140

10 Amazing Moments in Microsoft’s History, Site internet de Entrepreneur, [en ligne],    https://www.entrepreneur.com/article/311468

When Microsoft saved Apple, Site internet de CNBC, [en ligne],      https://www.cnbc.com/2017/08/29/steve-jobs-and-bill-gates-what-happened-when-microsoft-saved-apple.html

What ever became of Microsoft’s $150 million investment in Apple?, Site internet de Engadget, [en ligne], https://www.engadget.com/2014/05/20/what-ever-became-of-microsofts-150-million-investment-in-apple/

 

Avis et déclaration:

L’auteur de ce billet déclare ne détenir aucune position dans les titres mentionnés et de ne pas avoir l’intention d’initier une position dans les 72 prochaines heures. Cet article est une opinion et ne doit en aucun temps être considéré comme un conseil en investissement.

Le contenu de ce billet, les données financières et économiques incluant les cotes boursières ainsi que toutes analyses et interprétations de celles-ci sont fournies à titre d’information seulement et en aucun cas ne doivent être considérées comme étant une recommandation ou un conseil d’acheter, de vendre, de vendre à découvert ou poser tout autre acte envers toute valeur mobilière, tout instrument dérivé ou tout actif ou classe d’actif quelconque.

L’investissement autonome actif devrait être considéré comme une activité de nature spéculative qui de par cette nature peut comporter des risques importants pouvant entraîner des pertes significatives en capital. Un investisseur autonome actif se doit d’avoir une compréhension de sa tolérance au risque et de ses objectifs d’investissement avant de considérer l’investissement autonome actif comme activité.

DayTrader Canada et les membres de son équipe ainsi que les collaborateurs externes ne peuvent donner aucune garantie ni assurance que les transactions boursières effectuées par ses lecteurs ou clients seront profitables. De plus, les membres de l’équipe de DayTrader Canada, ses formateurs et les collaborateurs externes, ne donneront, en aucun cas durant des formations ou toutes autres activités, des recommandations d’achat ou de vente sur des instruments financiers en particulier.

DayTrader Canada, ses administrateurs, dirigeants, employés et mandataires ne seront aucunement responsables des dommages, pertes ou frais encourus à la suite de la mise en application des notions apprises dans ses formations et/ou de l’utilisation de ses services.