Faits Saillants
Cette semaine, les marchés financiers mondiaux ont connu une embellie notable, portée par des signaux d’apaisement dans les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, des données robustes sur l’emploi américain et la publication des résultats trimestriels des grandes entreprises technologiques. Dans un contexte où l’incertitude géopolitique et économique pèse sur la confiance des investisseurs, ces éléments ont contribué à raviver l’appétit pour le risque sur les places boursières. Cet article analyse en profondeur les facteurs ayant soutenu la hausse des actions, en mettant l’accent sur l’évolution des négociations commerciales sino-américaines, les chiffres du ‘payroll’ américain et les performances contrastées des géants de la tech.
Détente des tensions commerciales sino-américaines : un catalyseur pour les marchés boursiers
Depuis plusieurs mois, les marchés boursiers mondiaux sont secoués par la crainte d’une escalade des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis. Les annonces de nouveaux tarifs douaniers et les menaces de représailles ont alimenté la volatilité, faisant craindre un ralentissement de la croissance mondiale. Cependant, cette semaine, un vent d’optimisme a soufflé sur les marchés après que Pékin a déclaré que la porte restait ouverte à des négociations, tandis que Washington a exprimé sa volonté de dialoguer sur les tarifs.
Cette ouverture au dialogue a été perçue comme un signal fort par les investisseurs, qui y voient la possibilité d’un compromis susceptible de limiter l’impact négatif des barrières commerciales sur l’économie mondiale. L’indice paneuropéen STOXX 600 a ainsi progressé de 0,9 %, effaçant une partie des pertes accumulées lors des mois précédents. Les marchés asiatiques ont également rebondi, l’indice MSCI Asie-Pacifique hors Japon atteignant son plus haut niveau depuis mars, tandis que le Nikkei japonais et le Hang Seng de Hong Kong ont clôturé en hausse de plus de 1 %.
Le contexte reste toutefois fragile. Les politiques tarifaires de l’administration Trump continuent de susciter des inquiétudes quant à la possibilité d’une récession mondiale, d’autant que les données économiques récentes montrent un ralentissement de l’activité aux États-Unis et en Chine. Néanmoins, la perspective de négociations a suffi à rassurer temporairement les marchés, qui anticipent désormais une possible désescalade.
Données sur l’emploi américain : un soutien inattendu à la confiance des investisseurs
Autre facteur clé de la semaine : la publication des chiffres de l’emploi américain (payrolls data). Selon le département du Travail, les créations d’emplois non agricoles ont atteint 177 000 en avril, dépassant largement les attentes des économistes qui tablaient sur 130 000. Le taux de chômage s’est maintenu à 4,2 %, conforme aux prévisions.
Ces données solides ont permis de dissiper les craintes d’un affaiblissement du marché du travail, un élément crucial dans un contexte de tensions commerciales et de ralentissement économique. Elles ont également renforcé la conviction que la consommation des ménages, principal moteur de la croissance américaine, devrait rester robuste à court terme.
Sur le marché des changes, le dollar a connu une légère appréciation, soutenu par la perspective d’une économie américaine plus résiliente que prévu. Toutefois, la prudence reste de mise, car une hausse prolongée des prix à la consommation, alimentée par les tarifs douaniers, pourrait finir par peser sur la demande et inciter les entreprises à réduire leurs effectifs.
Résultats des géants technologiques : entre résilience et incertitudes
La saison des résultats trimestriels des grandes entreprises technologiques a également rythmé la semaine boursière, avec des performances contrastées qui reflètent les défis d’un environnement économique incertain.
Apple : des ventes d’iPhone solides, mais des incertitudes sur les services
Apple a publié des résultats supérieurs aux attentes pour son deuxième trimestre fiscal, grâce à des ventes d’iPhone en hausse de 1 % à 46,84 milliards de dollars, portées par une amélioration de la performance en Chine. Toutefois, le segment des services, pourtant stratégique pour la diversification du groupe, a déçu en n’atteignant pas les prévisions de Wall Street.
La société a également annoncé un programme de rachat d’actions de 100 milliards de dollars, en baisse par rapport au trimestre précédent, et une augmentation de 4 % de son dividende. Malgré ces annonces, l’action Apple a reculé de près de 3 % en préouverture, les analystes soulignant que les incertitudes liées aux tarifs douaniers pourraient continuer à peser sur la valorisation du titre.
Amazon : des résultats solides, mais des marges sous pression
Amazon a, de son côté, largement dépassé les attentes avec un chiffre d’affaires en hausse de 9 % à 155,7 milliards de dollars et un bénéfice net de 17,1 milliards de dollars. Les ventes publicitaires ont progressé de 19 %, tandis que la branche cloud AWS a généré 29,3 milliards de dollars de revenus, confirmant la place centrale du cloud dans la stratégie du groupe.
Cependant, le titre a chuté de 4 % après la publication, les investisseurs s’inquiétant de la pression sur les marges et de l’impact potentiel des nouvelles mesures tarifaires. Amazon a d’ailleurs envisagé d’afficher les coûts liés aux tarifs à la caisse sur son site Haul, illustrant la sensibilité croissante de la chaîne logistique mondiale aux évolutions géopolitiques.
Microsoft et Meta : le cloud et l’IA en vedette
Microsoft et Meta Platforms ont également publié des résultats encourageants, en particulier dans le cloud et l’intelligence artificielle. Microsoft a enregistré une croissance de 33 % de sa division Azure, portée par la demande en IA, tandis que Meta a profité de la résilience de ses activités publicitaires.
La comparaison entre AWS (Amazon) et Azure (Microsoft) met en lumière deux stratégies différentes : AWS reste leader en termes de revenus, mais Azure affiche une croissance plus rapide, notamment grâce à l’intégration de services complémentaires et à la transparence sur la part de l’IA dans ses résultats. Cette dynamique a renforcé l’enthousiasme des investisseurs pour Microsoft, qui apparaît comme un acteur clé de la transformation numérique des entreprises.

Source TradingView : Microsoft Corp. (NASDAQ: MSF)
Perspectives économiques : entre espoirs de reprise et risques de récession
Malgré l’optimisme suscité par la détente des tensions commerciales et la solidité du marché du travail américain, les risques demeurent. Les données récentes montrent un ralentissement de l’économie américaine au premier trimestre, tandis que l’activité manufacturière chinoise s’est contractée à son rythme le plus rapide depuis 16 mois.
L’inflation, alimentée par la hausse des prix à l’importation liée aux tarifs, reste une préoccupation majeure. Selon Joseph Capurso, économiste à la Commonwealth Bank of Australia, une récession deviendrait probable si la hausse des prix incitait les consommateurs à réduire leurs dépenses et les entreprises à freiner leurs investissements.
Les entreprises, quant à elles, ajustent leurs prévisions de bénéfices à la baisse, reflétant l’incertitude liée à l’évolution des politiques commerciales et à la volatilité des marchés. Néanmoins, la résilience des géants technologiques et la capacité des marchés à rebondir à la moindre perspective de compromis témoignent d’une certaine robustesse du système financier mondial.
Conclusion : stratégies de protection
En résumé, la semaine a été marquée par un regain d’optimisme sur les marchés boursiers, porté par des signaux d’apaisement dans les relations sino-américaines, des données solides sur l’emploi et des résultats globalement positifs des grandes entreprises technologiques. Toutefois, la prudence reste de mise face aux risques persistants liés à l’inflation, à la croissance mondiale et à l’évolution des politiques tarifaires.
Chez DayTrader Canada, nous croyons qu’en période d’incertitude et de volatilité accrue, il est primordial d’intégrer des stratégies de protection dans la gestion de portefeuille. Plutôt que de s’exposer pleinement aux fluctuations du marché, nous privilégions des approches structurées comme le « synthetic call ». Cette stratégie consiste à détenir l’action (long stock) tout en achetant une option de vente (long put) sur le même titre et la même échéance. Le synthetic call permet ainsi de profiter du potentiel de hausse de l’action, tout en se protégeant contre une chute importante du cours grâce à la put, qui agit comme une assurance. Pour comprendre le fonctionnement du synthetic call, vous pouvez suivre notre capsule 9 de formation Le synthétique call et le synthétique put.
Dans le contexte actuel, où chaque nouvelle annonce peut provoquer des mouvements brusques, ce type de stratégie offre une flexibilité et une tranquillité d’esprit appréciables. Elle permet de rester investi sur les titres porteurs, tout en limitant le risque de pertes importantes en cas de retournement soudain du marché.
Pour les investisseurs actifs et les traders, la gestion dynamique du risque, la diversification et l’utilisation judicieuse des options sont des outils essentiels pour transformer la volatilité en opportunité. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer la capacité des marchés à s’adapter, mais avec des stratégies de protection comme le synthetic call, il est possible de naviguer plus sereinement dans un environnement incertain.
Source :
https://finance.yahoo.com/news/amazon-beats-earnings-expectations-ad-203500488.html
L’auteur de ce billet, Richard Dussault, gestionnaire principal chez DayTrader Canada, déclare détenir des positions ‘synthetic call’ dans les titres mentionnés de Microsoft et Apple, mais n’a aucune intention d’initier des positions dans les 72 prochaines heures. Ce billet est une opinion et ne doit en aucun temps être considéré comme un conseil en investissement.
Le contenu de ce billet, les données financières et économiques incluant les cotes boursières ainsi que toutes analyses et interprétations de celles-ci sont fournies à titre d’information seulement et en aucun cas ne doivent être considérées comme étant une recommandation ou un conseil d’acheter, de vendre, de vendre à découvert ou poser tout autre acte envers toute valeur mobilière, tout instrument dérivé ou tout actif ou classe d’actif quelconque.
L’investissement autonome actif devrait être considéré comme une activité de nature spéculative qui peut comporter des risques importants pouvant entraîner des pertes significatives en capital. Un investisseur autonome actif se doit d’avoir une compréhension de sa tolérance au risque et de ses objectifs d’investissement avant de considérer l’investissement autonome actif comme activité.
DayTrader Canada et les membres de son équipe ainsi que les collaborateurs externes ne peuvent donner aucune garantie ni assurance que les transactions boursières effectuées par ses lecteurs ou clients seront profitables. De plus, les membres de l’équipe de DayTrader Canada, ses formateurs et les collaborateurs externes, ne donneront, en aucun cas durant des formations ou toutes autres activités, des recommandations d’achat ou de vente sur des instruments financiers en particulier.
DayTrader Canada, ses administrateurs, dirigeants, employés et mandataires ne seront aucunement responsables des dommages, pertes ou frais encourus à la suite de la mise en application des notions apprises dans ses formations et/ou de l’utilisation de ses services.