La clé pour dormir sur ses deux oreilles

Par Nicolas Gauthier, étudiant au baccalauréat international et contributeur chez DayTrader Canada

L’année 2017 fut une année folle en termes de rendement des marchés. En effet, l’indice Dow Jones a gagné environ 25%, le S&P500 près de 20%, le NASDAQ 28% et finalement, en ce qui concerne le marché canadien, l’indice composé S&P/TSX à 9,1%. En tant qu’investisseurs actifs avez-vous su profiter de cet important mouvement à la hausse et souhaitez maintenant protéger vos gains ?  Dans un marché incertain comme celui dans lequel nous vivons en ce moment, il est fondamental d’être en mesure de protéger ses gains et de contrôler son risque. Heureusement, il existe un outil qui permet de contrôler son risque et de se protéger. Cela se nomme les options.

Tout d’abord, qu’est-ce qu’une option ? Selon l’autorité des marchés financiers, une option est décrite comme permettant à son porteur d’acheter (option d’achat) ou de vendre (option de vente) un produit à un prix fixé d’avance. Par exemple, une option permet d’acheter 100 actions de la compagnie XYZ à un prix de 20 $ chacune, ce prix se nomme le prix de levée. Ainsi, l’action XYZ est appelée le « sous-jacent ».

L’option est valide pour une période déterminée. Ainsi, cet achat de 100 actions de XYZ à un prix de levée de 20 $ doit être réalisé avant le 17 décembre. Après l’échéance, l’option expire et cesse d’exister. Le porteur de l’option est toujours libre d’exercer ou non son option pour acheter (option d’achat) ou vendre le produit (option de vente).

Par exemple, Marie paie 70 $ pour un option d’achat de 100 actions de la compagnie XYZ au prix de levée de 20 $, avant le 17 décembre. Le 7 décembre, le prix de l’action est à 21 $. Marie décide donc de « lever son option » (elle exerce son droit d’acheter les actions à 20$). Avec son option, elle achète 100 actions à 20 $, qu’elle revend 21 $. Son profit est donc de 30 $ (100 actions * 1 $, moins 70 $ pour l’achat de l’option). Si au contraire le prix ne dépasse pas 20 $ avant le 17 décembre, Marie ne lève pas son option (elle n’achète aucune action). Sa perte est alors de 70 $ (soit le prix qu’elle a payé pour l’option).[1]

[1] Produits dérivées, Site de l’autorité des marchés financiers,[en ligne],https://lautorite.qc.ca/grand-public/investissements/investisseurs-avertis/produits-derives/

Maintenant, en quoi une option peut-elle permettre à quelqu’un qui possède des actions de se protéger d’une baisse importante du titre qu’il possède ? Dans un cas comme celui-là, l’option jouera le rôle de police d’assurance pour minimiser les pertes. En effet, dans le cas où un individu est haussier, donc acheteur d’une position d’action et désirerait se protéger d’une baisse, il pourrait avoir recourt à une option de vente communément appelée en anglais un « put ». Dans ce cas, l’option, qui coûte une fraction du prix du titre, permet de se protéger d’une baisse importante du titre. Cette stratégie qui se nomme « synthetic call », « protective put » ou option de vente de protection en français, consiste à acheter une option qui sera effective dans la direction inverse du titre acheté. Ainsi, dans le cas d’une baisse importante due à de mauvais résultats financiers, ou d’autres facteurs pouvant influencer négativement la valeur du titre, la position haussière sera protégée, car la perte engendrée par la baisse du titre sera absorbée en partie par l’option de vente. Par contre, dans le cas où le titre poursuit sa montée, le profit reste illimité, seule la perte est limitée. L’avantage de cette stratégie est que la perte se limite au prix de la prime de l’option additionnée au prix de levée de l’option, alors que le profit est illimité. De plus, un autre avantage lié à cette stratégie est que l’acheteur d’un « synthetic call » diminue le pouvoir du temps sur sa position, car étant haussier sur la position, l’option joue seulement le rôle de police d’assurance. Ainsi, si le titre poursuit sa montée et que l’option expire, l’acheteur possède toujours sa position haussière en action.

Voyons par un graphique l’effet réel du synthetic call et la façon de le construire graphiquement. Nous obtenons le « synthetic call » (ou « protective put ») par l’achat d’une action (à gauche) et d’une option de vente (à droite), ce qui crée les graphiques comme ceux-ci:

[2][3]

En combinant les deux graphiques, nous obtenons le graphique ci-dessous:

[4]

Pour donner un exemple concret, dans le cas où un investisseur achète 100 actions XYZ à 20 $ par action, et que le prix augmente à 30 $, mais qu’il ne les a pas vendues, il possède un gain non réalisé de 10$. S’il ne veut pas encore vendre les titres, peut-être parce qu’il pense qu’ils apprécieront davantage, mais qu’il veut s’assurer qu’il ne perde pas les 10 $ de gains non réalisés, il peut acheter une option de vente pour ce même titre qui le protégera, tant que le contrat d’option est en vigueur. Si le cours continue d’augmenter, disons jusqu’à 40 $, l’investisseur peut bénéficier de cette augmentation. Si le titre baisse de 30 $ à 20 $ ou même à 1 $, l’investisseur est en mesure de limiter ses pertes en raison de la protection offerte par l’option de vente. Ainsi, supposons que l’investisseur a acheté une option de vente sur l’action XYZ à un prix de levée de 25 $ pour 75 cents, la perte maximale de l’investisseur est limitée à 575$ (((30$ – 25 $) * 100) + (0,75 $*100)), plutôt que 1000$ dans le cas ou le titre baisserait à 20$ ou 2900$ si le titre atteint 1$. La perte est donc limitée à 575$, peu importe le prix qu’atteint le titre.

D’un autre côté, dans le cas où le titre atteint 40$, le gain total sera de 20$ par action, soit 2000$ (20*100) et la protection apportée par le « synthetic call » aura couté 75$ (0,75*100), soit 3,75% du profit total.

Pour conclure, suite à cette montée fulgurante en 2017 et à une possible augmentation de la volatilité en 2018, le « synthetic call » est une bonne solution pour conserver son profit dans une optique d’incertitude des marchés. Cette stratégie peut permettre de dormir sur ces deux oreilles, même si les marchés décidaient de partir en vrille et cela, ça n’a pas de prix!

Sources:

The Balance, site internet de the Balance ,[en ligne],  https://www.thebalance.com/dow-jones-closing-history-top-highs-and-lows-since-1929-3306174

Synthetic Option Positions: Why and How They Are Used, site internet de Fidelity,[en ligne],  https://www.fidelity.com/bin-public/060_www_fidelity_com/documents/SyntheticOption_Webinar.pdf

Protective Put, Site internet de the option guide,[en ligne], http://www.theoptionsguide.com/protective-put.aspx

Experts Forecast Long-Term Stock and Bond Returns: 2018 Edition, Site internet de Morningstar,[en ligne], http://news.morningstar.com/articlenet/article.aspx?id=842900

10 faits saillant de 2017 pour l’investisseur, site internet de les affaires,[en ligne],

https://www.lesaffaires.com/blogues/philippe-leblanc/10-faits-saillants-de-2017-pour-l-investisseur/599696

Produits dérivées, Site de l’autorité des marchés financiers,[en ligne],https://lautorite.qc.ca/grand-public/investissements/investisseurs-avertis/produits-derives/

[1] Produits dérivées, Site de l’autorité des marchés financiers,[en ligne],https://lautorite.qc.ca/grand-public/investissements/investisseurs-avertis/produits-derives/

[2] Long Stock, Site internet de the option guide,[en ligne],http://www.theoptionsguide.com/synthetic-long-stock.aspx

[3] Call Option, Site internet de the option guide,[en ligne], http://www.theoptionsguide.com/call-option.aspx

[4] Protective Put, Site internet de the option guide,[en ligne], http://www.theoptionsguide.com/protective-put.aspx

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