Boeing en zone de turbulences

Dimanche dernier, un Boeing 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines, s’écrasait, faisant 157 morts, dont 18 Canadiens.  L’appareil venait de décoller de la capitale éthiopienne Addis-Abeba, à destination de Nairobi, au Kenya. Depuis l’accident, qui est le deuxième à survenir en moins de six mois concernant le nouveau modèle de Boeing, le 737 MAX, la panique règne dans le monde de l’aviation. En effet, de nombreux pays, dont tous ceux de l’Union européenne, le Canada et Les États-Unis, ont décidé d’interdire leur espace aérien à tous ces appareils jusqu’à ce que la conclusion des enquêtes garantisse la sécurité de ce type d’avion.

Dans un premier temps, cet évènement, et tout ce qui en a découlé ont fait chuter de façon importante le titre de Boeing (NYSE : BA). Lundi matin, le titre de l’entreprise ouvrait à 371.27$, soit 12.33% plus bas que sa fermeture du 8 mars à 422.54$.  De plus, l’annonce des différents pays d’interdire leurs espaces aériens au 737 MAX 8 et 9 a maintenu le titre aux mêmes niveaux que lundi matin, soit entre -11.00% et -12.00%. En effet, jeudi matin, à l’ouverture, le titre se négociait à 374.99$, soit seulement 3.72$ de plus qu’à l’ouverture lundi.

Dans un second temps, la question qui est sur toute les lèvres est : quand est-ce que Boeing sera en mesure de remonter la pente? Pour l’instant, puisque l’enquête est en cours, il s’agit seulement de spéculation. En effet, puisque la cause de la problématique est encore vague, nous ne pouvons pas juger de l’impact, tant sur les ventes de Boeing que sur l’image et la réputation de l’entreprise.

Cependant, il est important de noter qu’en ce qui a trait aux commandes livrées en 2018 par l’entreprise, les commandes de 737 représentent 580 avions sur le total de 806 produits en 2018[1], soit 71.96%. De plus, le modèle 737 MAX représente 64 % de la production totale de Boeing jusqu’en 2032[2]. Finalement, près de 75 % des livraisons et 55 % de la valeur du carnet de commandes portent sur des appareils de la grande famille des 737[3].

De cette façon, si jamais la confiance envers Boeing venait à diminuer au point que l’une des entreprises ayant fait une commande de 737 MAX annule sa commande, cela pourrait avoir un effet dévastateur sur l’entreprise. Ainsi, Boeing n’a d’autre choix que de se montrer très prudente.

En somme, la suite des choses pourra davantage nous guider, en tant, qu’investisseurs sur le futur du producteur d’avions américains.

[1] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1157935/boeing-737-max-confiance-securite-reputation-gerald-fillion?fbclid=IwAR3Hvjaf6sO8yrje5Re2SgprorX5iw4uF0IryuzwZ-KabeRVS-9ZN8SGaF4

[2] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1157935/boeing-737-max-confiance-securite-reputation-gerald-fillion?fbclid=IwAR3Hvjaf6sO8yrje5Re2SgprorX5iw4uF0IryuzwZ-KabeRVS-9ZN8SGaF4

[3] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1157935/boeing-737-max-confiance-securite-reputation-gerald-fillion?fbclid=IwAR3Hvjaf6sO8yrje5Re2SgprorX5iw4uF0IryuzwZ-KabeRVS-9ZN8SGaF4

 

Les contrats à terme, les e-minis … et maintenant les « micros e-minis »

Définition 

Dans un premier temps, un contrat à terme, en anglais « futures », est un engagement ferme entre deux parties s’engageant à acheter (ou à vendre) une quantité précise d’un bien (blé, viande, etc.) ou d’un produit financier (indices boursiers, obligations, actions ordinaires, etc.), et ce, à un prix et à une date déterminée. De plus, il est important de noter que contrairement aux options d’achat et de vente, l’exercice n’est pas optionnel. En effet, tel que présenté sur le site internet de l’autorité des marchés financiers, contrairement aux options, ces contrats obligent chaque partie à réaliser la transaction ou à verser un montant d’argent équivalent. Si, par exemple, Jean a un contrat de gré à gré pour l’achat de 100 actions de la compagnie XYZ au prix de 20 $ chacune au 17 décembre, il est obligé d’acheter ces actions à ce prix à la date d’échéance, même si la valeur réelle de l’action est moindre et que la transaction génère pour lui une perte. Ainsi, s’il avait plutôt une option d’achat, il ne serait pas obligé d’exercer son option. De ce fait, il est important de comprendre que la transaction se concrétise par la livraison du bien ou du produit financier à l’autre partie impliquée dans la transaction. Finalement, les contrats à terme sont les instruments financiers les plus transigés au monde.[1]

Historique 

Dans un second temps, d’où provient la négociation de contrat à terme? Pour tout dire, la plus ancienne bourse de contrats à terme reconnue est le « Dojima Rice Exchange », établie en 1710 au Japon dans le but de négocier des contrats à terme sur le riz. Ensuite, les marchés de contrat à terme de produits de base occidentaux ont commencé à être transigés en Angleterre au 16e siècle, mais le premier marché officiel d’échanges de produits de base en Angleterre, le « London Metals and Market Exchange », n’a été établi qu’en 1877.

De l’autre côté de l’océan, les États-Unis ont créé en 1848, le « Chicago Board of Trade » (CBOT), soit, la première bourse d’échange de produits de base de l’ouest. Le CBOT a été créé à la suite des chemins de fer et du télégraphe reliant le centre du marché agricole de Chicago à New York et à d’autres villes dans l’est des États-Unis. De plus, les premiers contrats à terme négociés aux États-Unis ont été sur le maïs. Ensuite, le blé et le soja ont suivi, et ces trois produits agricoles de base représentent encore l’essentiel des activités commerciales menées au CBOT.

Cependant, l’expansion importante des contrats à terme s’est produite dans les années 1970. En effet, le « Chicago Mercantile Exchange (CME) » a ​​commencé à offrir des contrats à terme standardisés en devises. Puis, le « New York Mercantile Exchange (NYMEX) » a commencé à offrir la négociation de divers contrats à terme financiers, y compris des obligations du Trésor américain et, éventuellement, des contrats à terme sur indices boursiers. De plus, le « Commodities Exchange » a fourni des contrats à terme sur l’or, l’argent et le cuivre, puis a ajouté le platine et le palladium lorsque l’or n’a plus été indexé sur le dollar américain. Finalement, l’expansion rapide des transactions sur contrats à terme financiers a entraîné la création de contrats à terme sur les indices boursiers Dow Jones et S&P500.

Enfin, il eut la création du S&P500 « e-mini » par le CME le 9 septembre 1997. Ce nouveau concept fut créé suite à ce que la valeur du contrat S&P500 existant, soit devenue trop importante pour de nombreux petits négociants. De cette façon, l’e-mini est rapidement devenu le contrat à terme sur indice boursier le plus populaire au monde. D’ailleurs, les fonds spéculatifs préfèrent souvent négocier l’e-mini au « gros » S&P500, car les contrats à terme sur le S&P500 original utilisent toujours la méthode de négociation dite « à la criée »[2], avec ses retards inhérents, par rapport au système entièrement électronique Globex pour le e-mini. En somme, le volume quotidien moyen actuel de l’e-mini est supérieur à 100 milliards de dollars, dépassant de loin le volume en dollars négociés combinés des 500 actions sous-jacentes.

De plus, après le succès de ce produit, le CME a introduit le contrat e-mini NASDAQ-100 (NQ) et le CBOT le DJI mini futures (YM). Enfin, avec le temps, de nombreux autres e-minis furent créés, tels que le « CL » pour le WTI Crude oil, le « ZN » pour le 10 Years T-Note, le « ZF » pour le 5 Years T-Note et le « GC » pour l’or. Finalement, en mai 2019, un nouveau dérivé des contrats à terme sera créé : le « micro e-mini ».

En somme, bien qu’il existe maintenant des bourses de contrats à terme standardisées dans le monde entier, les bourses américaines restent les plus largement négociées. Cela est causé en grande partie par le fait que deux des marchés les plus négociés sont le marché obligataire américain et le marché du blé.

E-minis

Dans un troisième temps, ce qui intéresse le plus les investisseurs actifs sont les contrats e-minis. Ainsi, ces contrats, comme leurs noms l’indiquent, sont des versions plus petites des contrats à terme originaux sur les indices.

Tout d’abord, il existe plusieurs avantages importants à la négociation de contrats e-minis:

  • Facilité de transiger autant à la hausse qu’à la baisse : il est aussi facile d’acheter un contrat de « emini » que de la vendre à découvert.
  • Se transige presque 24/24 : Les trois principaux contrats à terme sur indices boursiers e-mini (ES, NQ, YM) sont négociés sur la plate-forme de négociation électronique CME Globex à partir de dimanche à 18h00, jusqu’au vendredi à 17h00 Heure de l’Est, les transactions quotidiennes s’interrompant à 16h15. – 16h30.
  • « spread » très serrés: Il y a un volume si important de contrat négocié via le GLOBEX, que la différence entre le prix offert et le prix vendeur est toujours égale à 1 « tick » ou à 0,25 point d’indice, soit le minimum.
  • Volume important : Les e-minis, en particulier le ES, se négocient avec une bonne liquidité, garantissant ainsi que les négociants puissent rapidement se positionner.
  • Volatile : Les e-minis sont actifs tous les jours, ce qui permet aux négociants intraséance de nombreuses occasions de transiger
  • Effet de levier : Les e-minis permettent de prendre avantage de la marge et l’effet de levier. Par exemple, pour transiger 1 contrat du ES, il est seulement nécessaire d’avoir environ 4,000$ pour contrôler une valeur totale d’environ 140,000$.
  • Instrument de couverture : Les e-minis sont très utilisés pour faire de la couverture. Par exemple, si un portefeuille se positionne long en actions et/ou options sur les titres du FAANG +, il est possible d’ouvrir une vente à découvert sur le NQ pour se couvrir d’un retrait temporaire des marchés, ou d’une figure baissière.

Ensuite, maintenant que nous avons abordé les avantages, il est important de comprendre la base des e-minis :

  • Symbole boursier :
    • Comme pour les actions, chaque contrat e-mini comporte un symbole boursier ou un agencement de lettres représentant le contrat spécifique. Par exemple, celui du contrat à terme e-mini sur le S&P500 est le « ES ».
  • Échange :
    • Bien que le CME ait un emplacement physique où certains contrats sont encore négociés à la criée, tous les contrats à terme standardisés sur les indices e-mini sont négociés électroniquement sur la plateforme CME Globex.
  • Taille du contrat
    • La taille du contrat est la valeur du contrat basée sur le prix du contrat à terme multiplié par un multiplicateur spécifique au contrat. Ainsi, le e-mini S&P500, par exemple, a une taille de contrat de 50$ supérieure à celle de l’indice S&P500. De cette façon, si le S&P500 se négocie à 2 791.52$, la valeur du contrat serait de 139 576 $ (50 $ x 2791.52).
  • Taille du « tick »
    • Le « tick » est la fluctuation minimale du prix autorisée pour un contrat à terme au cours d’une session de négociation. Ainsi, chaque « tick » représente un certain montant en dollars en termes de mouvement des prix. Par exemple, la plus petite fluctuation de prix pour le ES est de 0,25 point. De cette façon, chaque « tick » représente 12,50 $. Puisque la taille des « ticks » du ES est de 0,25, un point équivaudrait à quatre « ticks » (0,25 x 4 = 1), ou une valeur de 50 $.
  • Mois contractuels
    • Un mois de contrat est le mois au cours duquel un contrat à terme expire. Tous les contrats à terme sur les indices boursiers e-mini se négocient selon ce que l’on appelle le cycle d’expiration trimestriel. Ainsi, il y a une expiration de contrat à terme en mars, juin, septembre et décembre.
  • Finalement, les échanges fournissent une liste de spécifications pour chaque contrat à terme. Les spécifications des contrats pour les trois principaux contrats à terme sur l’indice boursier e-mini sont présentées ici :
Contrat Symbole boursier Taille du contrat Taille du «tick»
E-mini S&P 500 ES $50 X indice 0.25 = $12.50
E-mini Nasdaq 100 NQ $20 X indice 0.25 = $5.00
E-mini Dow YM $5 X indice 1.00 = $5.00
  • En ce qui concerne les contrats à termes « micro e-minis », le principe est exactement le même. Cependant, la taille du contrat, ainsi que le montant du « tick » est réduit. Ainsi, les spécifications des contrats pour les trois principaux contrats à terme de « micro e-minis » tel qu’indiqué par le CME seront comme suit:
Contrat Symbole boursier Taille du contrat Taille du «tick»
Micro e-mini S&P 500 MES $5 X indice 0.25 = $1.25
Micro e-mini Nasdaq 100 MNQ $2 X indice 0.25 = $0.50
Micro e-mini Dow MYM $0.50 X indice 1.00 = $0.50

En conclusion, les contrats à terme sont un produit très versatile et intéressant pour tout investisseur et négociant actif averti. Cependant, l’effet de levier n’est vraiment pas à négliger.

[1] https://lautorite.qc.ca/grand-public/investissements/investisseurs-avertis/produits-derives/

[2] La criée est un mode de cotation effectué en Bourse. Des négociateurs ou courtiers se réunissent au sein d’un même endroit, s’expriment de manière codifiée, par la voix et par des gestes, afin d’afficher les prix et réaliser des échanges, sur différents titres (actions, obligations, matières premières, etc.). Ce type de cotation se fait de plus en plus rare, informatisation des places boursières oblige. (http://financedemarche.fr/definition/criee)

Par Nicolas Gauthier, B.A.A. profil Finance et contributeur chez DayTrader Canada

 

Sources :

https://lautorite.qc.ca/grand-public/investissements/investisseurs-avertis/produits-derives/

http://financedemarche.fr/definition/criee

https://www.investopedia.com/ask/answers/031015/what-history-futures.asp

https://m-x.ca/produits_indices_sxm_fr.php

https://www.cmegroup.com/trading/why-futures/welcome-to-e-mini-s-and-p-500-futures.html

https://www.cmegroup.com/trading/why-futures/welcome-to-e-mini-nasdaq-100-futures.html

https://www.investopedia.com/terms/s/sp_500_mini.asp

https://www.investopedia.com/university/how-to-trade-e-mini-futures-contracts/

https://www.cmegroup.com/trading/equity-index/us-index/sp-index-futures-and-options.html

https://www.theguardian.com/technology/2019/mar/13/facebook-data-sharing-investigation

https://www.cnbc.com/2019/03/14/stock-market-dow-futures-in-focus-after-mixed-china-data.html

https://www.cnbc.com/2019/03/13/boeing-shares-fall-after-report-says-us-expected-to-ground-737-max-fleet.html

 

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